Accueil » Rédactions » RenderMan : présentation, formation et avis

RenderMan : présentation, formation et avis

RenderMan

Incontournable dans la (très) grande famille des moteurs de rendu, RenderMan a largement fait ses preuves en production. Développé par Pixar, il est utilisé tant dans le monde de l’animation que dans celui des effets visuels.

Pour autant, RenderMan mérite-t-il que l’on s’y frotte ? Il a auprès de certains une réputation de « moteur pour programmeur », qui ne pourrait pas être utilisé par un infographiste allergique aux lignes de code. D’autres lui opposent ses concurrents, et tout particulièrement les nouveaux-venus sur le marché.

Nous vous proposons aujourd’hui un dossier qui tente de répondre à ces interrogations.

Cible du moteur, présentation, formations disponibles, atouts/limites face à la concurrence ou encore différences entre les licences seront évoqués. Deux avis externes sont également proposés : l’école d’animation ESMA et l’infographiste/formateur Cyril Cosentino donnent chacun leur avis.

Ce dossier a été réalisé avec l’aide de notre partenaire Progiss, avec qui nous sommes revendeurs exclusifs de RenderMan en France. Nous avons donc des liens privilégiés avec Pixar et son logiciel, mais nous espérons avoir réussi à brosser un portrait le plus objectif possible du moteur.

Comme toujours, n’hésitez pas à commenter le dossier et à donner votre avis à la fois sur son contenu et sur RenderMan !

 

RenderMan
Crédit : Disney/Pixar

 

Plan

Sur cette page :
– RenderMan : Présentation Globale
– Public Visé
– RMS 18 : quoi de neuf ?
– Intégration dans un pipeline
– RenderMan en production : qui l’utilise ?
– RenderMan face à la concurrence
– Licences : le point sur les offres

 

Dans la suite du dossier :
Interview : l’ESMA adopte RenderMan

Formations : comment débuter et progresser ?

– Extrait de la formation RenderMan de Progiss : partie 1partie 2partie 3partie 4.

L’avis de Cyril Cosentino, infographiste freelance et formateur.

 

Crédit : Disney/Pixar
Les Area Lights géométriques, une des nouveautés de RMS 18
Crédit : Disney/Pixar

 

RenderMan : Présentation Globale

Sous le nom RenderMan se cachent en fait plusieurs outils et services : Renderman Studio, Renderman Pro Server, RenderMan On Demand.

RenderMan Studio est l’ensemble d’outil de Pixar dédié au shading, lighting et rendu. Rappelons qu’il se compose des produits suivants :
– RenderMan for Maya : autrefois proposé en standalone, RenderMan for Maya est désormais combiné avec RenderMan Studio. Il permet de créer un workflow efficace incluant Maya et RenderMan.
– Slim : un outil de création, utilisation et gestion de shaders.
– IT : visionneuse d’images et outil de gestion.
– Pixar’s RenderMan : le moteur de rendu.
– LocalQueue : un gestionnaire de rendu local.
– Tractor : une solution de gestion de tâches pour les renderfarms.

RenderMan Pro Server est le moteur de rendu proprement dit, le même que celui utilisé par Pixar pour ses propres productions.

RenderMan On Demand, enfin, est un système de rendu dans le cloud à la demande pour RenderMan.

Public visé

Si par le passé un pipeline utilisant RenderMan impliquait d’avoir une solide équipe de développement, les temps ont changé : les dernières versions ont rendu le moteur accessible à des studios n’ayant pas une équipe de développement importante. En France, Digitaline et Delapost en sont un bon exemple. Chez Eddy, sur la bande-annonce des Fantômes du Père Lachaise, a finalisé le projet avec un seul développeur spécifiquement sur le moteur.

RenderMan peut d’ailleurs être utilisé par des studios de taille moyenne et petite : s’il a été pensé pour les gros studios et les productions de grande ampleur, les exemples de Chez Eddy ou Digitaline montrent que des studios, dès 4 ou 5 personnes, peuvent envisager de passer sous RenderMan.
Evidemment, les projets étant souvent plus petits, la R&D sera souvent plus limitée. Il faudra un certain investissement en temps et formation au départ, avant de pouvoir tirer parti de la puissance du moteur sur le long terme.

La baisse de prix qui a eu lieu il y deux ans est d’ailleurs sans doute à voir dans cette optique. S’il s’agit évidemment d’une réaction à la concurrence, l’ampleur de la baisse fait penser à un réel changement de stratégie et de cible.

 

RMS 18

 

RenderMan Studio 18 : quoi de neuf ?

Lancé en novembre dernier, RenderMan Studio 18 apporte de nombreuses nouveautés :
– re-rendering par path tracing ;
– support des area lights géométriques ;
– amélioration des GP Shaders ;
– ajout d’un lighting panel, qui propose de nouveaux outils d’éclairage en accès rapide. Il est possible de passer en mode « solo », qui permet d’isoler rapidement une light pour voir son effet sur la scène.
– Render Presets : les utilisateurs peuvent maintenant sauvegarder une collection de paramètres par défaut pour des « passes » preview et re-render, ce qui évite d’avoir à modifier les paramètres selon l’endroit où l’on se trouve dans le workflow (lookdev, lighting, rendu final)

 

 

Les Fantômes du Père Lachaise
Image extraite du pilote Les Fantômes du Père Lachaise, rendu sous RenderMan – crédit : Chez Eddy

 

Intégration dans un pipeline

L’infrastructure typique dans un studio sera la suivante :
– des stations de travail avec Maya et RenderMan Studio, connectées au réseau ;
– une RenderFarm, chaque noeud étant équipée de RPS (RenderMan Pro Server) et Tractor-Blade (un serveur d’exécution basé sur Python qui tourne sur chaque noeud). Il est aussi possible d’équiper les noeuds de Maya et RenderMan Studio, si l’on souhaite par exemple que les RIBs (format de scène utilisé par RenderMan) soient générés sur les noeuds et non en local.
– Une machine de contrôle avec le Tractor-Engine, qui dispatche les tâches et gère la file d’attente principale.
– Un système de stockage centralisé.

RenderMan en production : qui l’utilise ?

– Dans le monde
Pixar, Weta Digital, ILM, Tippett Studio, Sony Pictures Imageworks, Blizzard Entertainment… RenderMan est utilisé par de nombreux grands noms des effets visuels et de l’animation.

– En France
Chez Eddy, Digitaline, Delapost, Nightshift, Forêt Bleue… Du côté des écoles : ESMA, ARIES.

RenderMan
Crédit : Disney/Pixar

RenderMan face à la concurrence

De nombreux moteurs sont disponibles sur le marché. Certains sont de fait des concurrents ou alternatives à RenderMan, d’autres cherchant à acquérir une position de challenger. On pensera par exemple à Arnold, V-Ray, Guerilla Render…

Au-delà des arguments technologiques liés à chaque moteur, RenderMan a un atout majeur à mettre en avant par rapport aux challengers : sa pérennité. Pour l’orientation technologique d’un studio, et plus encore sur une production de longue durée, il est évidemment essentiel d’avoir l’assurance que les outils utilisés resteront activement développés. Choisir un outil nouveau sur le marché comporte évidemment des avantages, mais ne pas avoir la certitude que la société qui le développe sera toujours en place dans un an ou deux est un inconvénient certain. L’exemple récent de The Bakery en est un bon exemple.
Du point de vue d’un studio, il y a donc un compromis à faire entre les caractéristiques technologiques et la sûreté du pipeline dans lequel on investit. Les studios français, avec leurs caractéristiques économiques et celles des projets sur lesquels ils travaillent, ont besoin d’avoir cette assurance. Evidemment, il s’agit ici d’un point de vue purement financier, mais qu’il ne faut pas perdre de vue.

RenderMan étant adossé à Disney-Pixar, on a dès le départ l’assurance que le support sera toujours présent, et que l’entreprise derrière le logiciel ne va pas péricliter d’ici 2, 5 ou 10 ans.

D’un point de vue technologique, RenderMan a l’avantage d’être éprouvé en production. Un utilisateur saura donc d’office que le moteur lui permettra d’atteindre ses objectifs, comme avec tout moteur ayant derrière lui une solide collection de projets.

C’est d’ailleurs ce qu’expliquait Jean-Charles Kerninon de Chez Eddy dans notre interview sur leur projet de pilote : les nouveaux outils très prometteurs et n’ont rien à envier aux grands noms du secteur, mais l’utilisateur aura toujours le doute, lorsqu’il bloque contre un obstacle, de savoir si le problème vient de lui ou du moteur. Un moteur éprouvé donne la certitude que ce ne sont pas les bugs ou des fonctions mal implémentées qui sont en cause.

A noter également, le support 24h/24 très réactif et la documentation de RenderMan, ainsi que le forum utilisateur, sont des atouts précieux lors de la prise en main et en production, pour ne pas rester coincé face à un problème et perdre un temps précieux.

Technologiquement, financièrement et à l’usage, le  arguments que RenderMan peut avancer face aux challengers et comme les autres « grands noms » des moteurs de rendu, sont donc une sécurité, une assurance que le travail peut être fait et que l’investissement financier ne sera pas fait en vain. Un argument qui a du poids en temps de crise… 

 

————————————————

 

Licences : le point sur les offres

– RenderMan est proposé sur la boutique 3DVF :
RenderMan Pro Server, dédié à la renderfarm ;
RenderMan Studio, utilisé par les artistes.

– Renderman est également disponible « On Demand » : Pixar propose en effet de louer à la demande de la puissance de rendu.

– Démo : RenderMan est disponible sous forme de démo 30 jours sans limitation technique, avec support. N’hésitez pas à contacter Progiss pour en savoir plus.

 

Chargement....

A Lire également