Making-of Knightworks – La Danza de la Realidad de Jodorowsky :



Knightworks :  Il y a également eu du travail sur des plans d’incendie, car lors du tournage ils n’ont réussi qu’à faire de petites flammes, alors que Jodorowsky voulait un incendie gigantesque. On a donc rajouté des flammes et des déformations d’images… Jodorowsky a tellement apprécié le rendu qu’il a rajouté des plans ! Ces plans étaient encore plus complexes à gérer puisqu’il y avait des pompiers et des villageois à détourer. Les flammes sont des stockshots, de même pour la fumée. Il a donc fallu gérer uniquement leur incrustation colorimétrique et leurs incidences lumineuses. Rester dans la simplicité nous a permis d’avoir un résultat rapide et réaliste.


Encore une fois, notre approche a été de partir sur une approche simple, et non pas de se lancer directement sur un plug-in ou un outil complexe qui  aurait risqué de nous faire perdre du temps. Si une technique simple suffit, pourquoi ne pas l’adopter ?



Nous avons aussi travaillé sur un plan dans lequel l’enfant fait un cauchemar, il est dans un cercueil avec de vrais asticots. Jodorowsky ne trouvait pas le rendu assez effrayant, donc nous avons proposé du shake ou du dédoublement d’image, mais il a voulu que l’on rajoute des choses. Il voulait une piscine de vers, ce qui était difficile à faire (pas assez de points de tracking), et finalement il a voulu des limaces (7 ou 8) qui avancent sur le corps… Alors même que l’image fait que nous n’avions pas de points de tracking. Un gros défi là encore.




Comme pour l’étoile, il a fallu créer un gabarit 3D animé en rotoscopie du corps de l’enfant. Les limaces elles-mêmes étaient très simples, avec un déplacement type squash & stretch. Il a juste fallu accentuer le mouvement, faire du tortillement, sans quoi leur déplacement lent n’aurait pas été visible. Au niveau du rendu, il s’agit de V-Ray avec de nombreuses passes.


Nous avons aussi réalisé d’autres effets plus simples : un personnage qui fume et écrase la cigarette sur sa main, par exemple. La fumée est faite en 3D avec un système de cloth sur une plaque. En texturant le tout avec des gradients et du falloff, cela donne un très bon rendu. La braise de la cigarette est un élément 2D tracké. Il a aussi fallu supprimer la perche du perchman sur ce plan, car le personnage passe devant un miroir. Typiquement le genre d’effet qui passe inaperçu.





Un autre plan mettait une scène un chien endormi, censé être mort. Il a fallu figer sa cage thoracique en postprod.
Le mode de travail organique de Jodorowsky a parfois été la source de travail supplémentaire : ainsi, sur un plan avec un cheval qui meurt, un acteur est placé devant et voit l’animal mourir. Au montage, Jodorowsky a trouvé que c’était « trop » et que finalement, le cheval seul se suffisait à lui-même. On a donc effacé l’acteur…
Enfin, nous avons travaillé sur un plan avec une perruque : il s’agissait initialement de la supprimer progressivement par un simple fade, il envisageait de le faire en vidéo à l’ancienne (fondu entre une main qui a la perruque et une main vide). On lui a ensuite expliqué que l’on pouvait faire quelque chose de plus propre et sans faux raccord, avec du tracking et du restore. Mais il n’était pas satisfait du résultat, et finalement nous avons créé un effet avec la perruque qui se désagrège en particules, comme du sable, ce qui n’était pas du tout prévu au départ.


Le fait qu’il soit régulièrement passé au studio a sans doute énormément aidé, il a pu nous demander des choses en direct, sans intermédiaires. Autre avantage : on a pu projeter le montage à l’équipe pour que les artistes aient une bonne idée de ce sur quoi ils travaillaient. Ils ont donc eu le contexte, ils sont rentrés dans le film et dans le processus de création. Nous avons eu les autorisations assez facilement et on a même pu voir le film deux fois, une fois avant les effets et une seconde avec. Cela a vraiment été très bénéfique, notamment pour doser le compositing, ou pour la scène des oiseaux.
Cette production nous a vraiment permis de travailler sur une large gamme de postprod, du simple cleaning au restore complet en passant par de la stabilisation, de l’ajout d’éléments en compo, de la 3D avec setup et animation, des interactions avec les acteurs…


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