Making-of Knightworks – La Danza de la Realidad de Jodorowsky :




3DVF – Le fait qu’il soit aussi protecteur et secret signifie-t-il que vous ne saviez pas trop à l’avance quel travail vous auriez à faire en postprod ?

 

Knightworks : Nous avions eu des extraits du scénario concernant 2 séquences à effet visuel dans le film. Alejandro Jodorowsky n’avait pas fait de film depuis une vingtaine d’années, et il n’avait donc pas l’habitude des effets visuels et du numérique au sens large, il était habitué aux techniques classiques.



Nous avons donc adapté notre discours : il ne fallait pas parler techniq ue, mais artistique et adapter ainsi notre vocabulaire. Pour nous, le défi consistait à lui faire comprendre les contraintes des effets visuels et à vulgariser au maximum nos propos. Pour l’anecdote, lors des ateliers de travail sur la séquence des oiseaux, on a créé une nuée de plus en plus grande, jusqu’à arriver à 12 000 volatiles… Et il nous a dit: « comment vous savez qu’il y en a 12 000 ?! Vous les avez comptés ?
Lorsque que l’on faisait du cleaning d’image en compo (avec suppression d’un détail, par exemple, et la recréation du bout de décor qui devrait se trouver derrière), il nous a dit que nous étions de bonnes gommes ! [rires] Il n’avait pas forcément conscience du travail de restauration…Il faut bien voir qu’il vient du cinéma d’auteur, pas d’Hollywood, c’était un univers nouveau pour lui.

 

 

On a pu voir l’évolution de son comportement au fur et à mesure qu’il se prenait au jeu : au début il avait une vision assez « années 80 », pensait que tel effet se verrait. Et au fur et à mesure, voyant ce que l’on pouvait faire, il est devenu plus exigeant, à rajouter des effets. Certains de ses partis pris artistiques allaient à l’encontre d’un compositing standard. Par exemple, la réduction du motion blur sur des plans déjà « motion bluré » à la prise de vue. Ou encore, supprimer l’atmosphère d’un plan pour avoir presque un applat de couleur sur les éléments incrustés

 

 

3DVF – Quel a été votre approche sur les simulations d’eau ?

 

Knightworks :  Nous avons créé une vague de 6 mètres de haut, c’est elle qui déverse des poissons sur la plage. Le tout fait partie d’une séquence dans laquelle Jodorowsky enfant jette des cailloux dans la mer et met celle-ci en colère.



 

La vague apparaît, puis s’échoue : on était en charge de la vague qui se soulève et arrive vers la plage.
On avait indiqué qu’il fallait bien préparer le plan, éviter la steadicam pour faciliter le tracking… Et n’avons pas été écoutés, tout a été tourné à la steadicam. Lors de la prise de vue, un technicien courait derrière les personnages avec un fond vert, mais on voyait les jambes. Au final il a fallu refaire tout le fond.



RealFlow a été utilisé pour la simulation. Jodorowsky avait une idée très précise de ce qu’il voulait, de la façon dont la vague devait se soulever et déferler. Il a donc fallu ajouter des forces avec différentes directions  sur la vague pour s’adapter à sa demande et faire en sorte qu’elle se comporte comme il le voulait. Après le travail sur la vague et l’écume dans RealFlow, on a importé le tout dans Max, retravaillé encore la vague notamment avec du displace pour ajouter du détail. Une bonne partie de l’écume était donc issue de RealFlow, mais on a aussi utilisé des stockshots pour rajouter des détails.

 

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