Making of Baobab

Baobab

3DVF : Comment avez-vous géré le rigging et l’animation des « cheveux » en feuilles du Baobab, ainsi que la collerette autour du visage du singe ?

Le rig des cheveux a été fait pour rendre l’animation la plus simple possible, les colliers et les branches suivent automatiquement les mouvements de la tête et les feuilles sont contrôlées par un simple bouton où l’on choisit l’intensité du mouvement. Pour la collerette du singe on a cherché longtemps pour finalement utiliser des morphers, et beaucoup de retouche à la main en fonction des mouvements.

3DVF : Pour le reste de l’animation et du rigging, y a-t-il eu des difficultés particulières ?

Pour le rigging, on est d’abord parti sur un setup biped pour les hommes, la duplication se faisait rapidement et facilement, et la réutilisation d’animation était elle aussi avantageuse. Mais ces rigs et leur utilisation sont légèrement différents en terme d’animation et nous perdions du temps au lieu d’avoir un rendement efficace. Nous avons donc créé un rig traditionnel, simple mais suffisant avec la possibilité de le dupliquer.

Malgré la qualité et la richesse du rig, on a essayé de faire l’animation en évitant au maximum les complications et en respectant les contraintes du setup (plaques du singe) mais la justesse des poses étant primordiale, il y avait parfois des problèmes de pénétration ou autre, et le seul moyen était de régler ça par l’animation de vertex ou au pire des cas en rotopaint au compositing.

Pour l’animation, le challenge principal reposait sur l’acting des personnages, comment transmettre leurs émotions, leurs pensées, sans utiliser des voix, juste par le posing. Chaque personnage avait un type d’animation bien précis. Les hommes, allongés et fins, ont été animés de manière légère et dynamique.
À l’inverse, le singe devait être plus massif, avoir un côté bestial mais aussi humain, il devait être crédible durant les moments tendres et calmes mais aussi pendant les moments violents et agressifs. Savoir créer un contraste sans que ça casse l’unité du film.

La femme quant à elle devait être la plus rigide possible, mais paradoxalement on devait la rendre très humaine. On a par exemple fait de nombreux staggers au moment de ses cris comme pour simuler le craquement d’un bois ancien.

 

Design singe

Ci-dessus et ci-dessous : travaux de recherche pour le court.

 

Recherche

 

Ci-dessous : compositing de jour et de nuit.




3DVF : L’éclairage a une importance capitale pour l’ambiance, et a été particulièrement travaillé : rayons de lumière dans la forêt, backlights, scènes de nuit, éclairage du visage du Baobab…

Nos décors sont très riches et colorés, il nous a fallu trouver un moyen de diriger le regard du spectateur, de hiérarchiser l’image. Le lighting nous a aussi permis de renforcer les émotions et l’attachement du spectateur aux personnages.

La méthode utilisée pour le lighting est la même pour tout le film (personnage, décor, fx..). Il est réalisé et rendu en noir et blanc, afin d’avoir un contrôle très précis sur chaque chose éclairée, le mettre en valeur ou à l’inverse l’adoucir dans l’image. Pour ajouter une richesse et de la dynamique au décor, une light projette une texture animée au sol, qui simule le mouvement et les ombres des feuillages et des arbres.

La plupart des volumes lights sont créées en 2D sur Nuke pour avoir un contrôle total (intensité, position, profondeur, variations). Néanmoins pour certains plans, principalement ceux avec de longs traveling dans les branches les volumes lights 2D ont été intégrées et rendus en 3D.

Cette technique nous a permis d’être plus libres au compositing afin de donner des couleurs très précises et harmonieuses pour les ombres et les lumières dans les trois différentes ambiances du film.

 

Fleurs

 

3DVF : Quel était votre workflow logiciel ?

On a réalisé le film sous 3ds Max. La beauty a été rendue en Scanline et le reste avec MentalRay.

Les textures ont été faites avec Photoshop pour la végétation, et avec Mari pour les personnages.
Le compositing a été fait avec Nuke.

Nous avons utilisé Avid pour le montage et Protools pour le sound design.

3DVF : Le travail en équipe a-t-il été difficile à gérer ? Avez-vous employé des outils particuliers ?

Ce n’est jamais facile de travailler en groupe. On a des moments de fatigue et de relâchement, mais on était tous très motivés. On a fait un planning sous Excel. Les personnes du groupe en avance essayaient de rattraper le retard des autres, avec plus ou moins de succès…
Le plus dur à gérer était les aléas, surtout quand la deadline finale approchait de plus en plus… Bien sûr, ils n’étaient prévus dans aucun des plannings, et il fallait forcément que quelqu’un prenne du retard sur son planning pour corriger les bugs, retoucher les setups, refaire des rendu etc…

 

Singe

 

3DVF : Pouvez-vous évoquer quelques pistes que vous avez explorées puis non retenues (histoire, design, etc) ?

Il y a énormément de choses que nous n’avons pas retenues au final !
Au tout début, il devait y avoir un troupeau de femmes arbre qui se déplaçait dans la savane !

Puis on a réduit leur nombre à un individu qui ne se déplaçait plus. Construire une végétation luxuriante autour d’un arbre fixe, plutôt qu’autour d’un arbre qui change de lieu tout le temps, était beaucoup plus simple et plus rapide à réaliser.

On avait plusieurs options en tête pour la mort de la femme, par exemple les hommes devaient abattre l’arbre en la tirant avec des cordes, mettre le feu à la forêt tout entière ou encore, une fois la femme morte, toute la forêt pourrissait et mourrait à son tour, empêchant ainsi les hommes de récupérer ses fruits et sa richesse…

L’idée de faire une introduction au film a été énoncée tardivement, pendant la production, pour comprendre d’où venaient les hommes et pourquoi ils arrivaient dans cette forêt. Le temps nous manquait et raconter l’histoire des hommes ne nous intéressait pas, nous voulions nous attacher davantage au singe et la femme.

Baobab

 

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