Lead Lighting Artist au sein des studios DreamWorks, Greg Jennings a travaillé sur des films tels que Madagascar 2 et 3, Kung-Fu Panda 2, Les Cinq Légendes. Son parcours l’a aussi emmené en Inde, au sein de la DreamWorks Dedicated Unit : son recrutement au sein du studio avait justement pour but de mettre en place cette entité. |
Greg Jennings revient avec nous sur sa carrière et son travail aux USA comme en Inde, qu’il s’agisse de longs-métrages ou de projets destinés à la télévision : Merry Madagascar, Scared Shrekless. |
La dernière démoreel de Greg Jennings.
3DVF : Peux-tu présenter en quelques lignes ton parcours avant ton arrivée chez DreamWorks ? Greg Jennings : Bonjour ! J’ai commencé par passer quelques années à Olivier de Serres, en mise à niveau, puis en DMA Matériaux de Synthèse (rien à voir avec la 3D…). Suite aux conseils d’un ami j’ai ensuite fait un an de FCIL à l’École Estienne, formation qui m’a finalement conduit à passer le diplôme de réalisateur numérique à Supinfocom. À la sortie d’école j’ai fait un tour chez Buf pendant quelques mois avant de faire un peu de freelance. |
3DVF : Qu’est-ce qui t’a poussé à t’intéresser à la 3D il y a une dizaine d’années, puis à te tourner vers le lighting ? Greg Jennings : C’est en dernière année de mon DMA que je me suis intéressé de plus près à la 3D. Je n’étais pas vraiment à ma place dans ce cursus et à court d’idées pour mon diplôme de fin d’année, jusqu’au moment ou j’ai décidé de fabriquer un décor de film stop motion qui intègrerait également un personnage en 3D. À partir de là, tout s’est enchainé très vite – j’ai commencé à lire 3dvf et 3dtotal, à suivre des artistes comme Michel Roger, à découvrir des tutoriaux, des plugins, et je suis devenu un boulimique de 3D. Le lighting n’est venu que plus tard et c’est l’offre de DreamWorks qui m’a poussé à me spécialiser. |
3DVF : Comment s’est déroulé ton recrutement chez DreamWorks, en 2007 ? Greg jennings : Un jour j’ai reçu un coup de téléphone de Shelley Page (Head of International Outreach). Pour une raison inconnue, les organisateurs du Electronic Theater du Siggraph n’arrivaient pas à me joindre et lui avaient demandé de me contacter pour que j’envoie une version haute résolution de mon film étudiant. De fil en aiguille elle a partagé avec moi le projet imminent de monter un studio en Inde et je lui ai fait part de mon intérêt. Suite à ça, j’ai fait partie de la présélection et ai été invité à présenter mon portfolio à une délégation de DreamWorks qui s’était déplacée à Paris pour recruter une équipe d’artistes français. |
3DVF : Pourquoi le studio s’est-il tourné vers des français pour mettre en place le studio indien ? Y avait-il aussi beaucoup d’artistes ou dirigeants non français ? Il faudrait leur poser la question ! Je sais qu’on a la réputation d’avoir de bonnes écoles ainsi que des formations plus artistiques. Les Gobelins et Supinfocom ont une représentation internationale grâce aux films étudiants présentés dans les festivals et cela fait maintenant plusieurs années que DreamWorks est très actif dans les jurys de fin d’année. Au sein du studio indien, nous n’étions que 13 Français, tous artistes à différents postes, le reste étant composé d’une poignée d’Américains dans des postes de supervision et d’une majorité d’Indiens. Par la suite le studio est devenu plus international avec de nouvelles recrues d’Angleterre, de Thaïlande, d’Espagne, d’Israël…. |
3DVF : Peux-tu nous raconter comment s’est déroulée cette mise en place ? Nous n’avons pas débarqué tout de suite en Inde. Au préalable nous avons suivi une formation de 8 mois aux États Unis pour apprendre les outils propriétaires de DreamWorks. En arrivant à DDU (Dreamworks Dedicated Unit – le nom du studio Indien) il a fallu apprendre beaucoup de choses en peu de temps. |
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3DVF : Comment as-tu perçu la culture locale, et le niveau des artistes indiens ? En quoi les méthodes et conditions de travail diffèrent-elles entre les branches indiennes et américaines du studio ? J’avais déjà voyagé en Inde plusieurs fois avant d’y venir pour DreamWorks, mais je dois avouer qu’y travailler est très différent. Les rythmes et les méthodologies sont aux antipodes de ce qu’on connait : La journée s’étale d’avantage, se fragmente, le temps n’ayant pas la même signification qu’en occident. Le statut social a une importance, la religion aussi et cela se ressent dans les rapports professionnels. On s’adapte petit à petit, mais ce sont des choses que l’on n’imagine pas avoir à gérer à priori. |
Et il m’a fallu du temps pour m’adapter et communiquer mes idées autrement. Mais cela fais partie de l’expérience et une fois les barrières culturelles franchies il n’y a aucune différence avec le travail fais aux US. Les artistes indiens sont très doués et occupent désormais la quasi-totalité des postes de supervision. En ce qui concerne les conditions de travail, hormis quelques périodes de fin de prod les horaires sont identiques. Par contre le campus n’est pas aussi luxueux que celui de Glendale et nous n’avons pas de cantine 🙂 |