Paul Debevec : acteurs numériques photoréalistes et interview

Paul Debevec

Benjamin Button (2008)

La suite de la conférence portait sur le film L’Etrange Histoire de Benjamin Button : Light Stage a permis à Digital Domain de créer le double vieilli de Brad Pitt. Durant toute la première partie du film (52 minutes), ce n’est pas le vrai Pitt qui est à l’écran, mais une tête 3D ; le corps est celui d’un acteur.
Toute la difficulté était de faire en sorte que le visage 3D réagisse correctement aux éclairages variés des différents décors.

Le processus a comporté de nombreuses étapes. En voici un bref résumé :

– créer des têtes photoréalistes et bien réelles de Brad Pitt vieilli (60, 70 et 80 ans), puis les placer dans Light Stage.


– filmer les scènes du film, avec des acteurs portant des cagoules bleues ;
– Capturer les expressions faciales de Brad rejouant en studio les scènes filmées, et créer une bibliothèque d’expressions de Brad mais aussi les courbes d’animation et les timings.
– retargeter le jeu d’acteur de Brad sur les modèles 3D, puis finaliser le tout à la main ;
– tracker et compositer la tête 3D dans le plan ; l’éclairage est géré à cette étape, à l’aide d’un plugin Nuke prenant en entrée des light probes HDRI capturés lors du tournage et les données Light Stage.
Pour plus de détails, on pourra se reporter à l’interview de Digital Domain proposée par FxGuide à l’époque.


Benjamin ButtonCi-dessus, plan filmé avec un acteur, puis version finale avec remplacement de la tête.

 

Benjamin Button - maquette

Benjamin Button - mosaïque

 

Comme l’a indiqué Debevec, ce film marque un tournant dans l’histoire des effets visuels : un personnage au visage 100 % numérique intervient sur plusieurs dizaines de minutes, souvent en gros plan, sans provoquer de rejet de la part des spectateurs.

 Digital Domain avait ici réussi à passer de l’autre côté de l’uncanny valley, un défi que d’autres films sortis depuis n’ont pas su relever… Le Jeff Bridges de Tron legacy (2010), par exemple, a été beaucoup moins bien accueilli.

 

Benjamin Button

 

Avatar (2009) utilise aussi des doublures numériques, par exemple pour les scènes d’action dans les mechas vers la fin du film : pour les plans larges, il était plus simple d’utiliser un personnage 3D que d’utiliser un véritable acteur.

Pour les plans serrés, il s’agit par contre de vrais humains.
Une doublure de Sam Worthington est par ailleurs utilisée pour certains plans près de l’arbre sacré.

 

Avatar - James Cameron

 

Debevec est revenu rapidement sur The Avengers : la société Lightstage LLC a permis, à l’aide de Light Stage, d’affiner la doublure numérique qui est utilisée lors des transitions du personnage de Hulk (passant d’humain à Hulk).


Light Stage LLC a été créée par un ancien du laboratoire dirigé par Debevec ; la société dispose d’une licence de la technologie sous-jacente.

Hulk - The Avengers

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