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En début d’année, nous vous indiquions qu’un plan de licenciement était prévu chez Pixar cette année, dans le cadre d’une réduction des coûts au sein de l’empire Disney.
Le Hollywood Reporter nous apprend que le plan de licenciement est désormais en route. Environ 14% des effectifs sont finalement concernés, soit approximativement 175 personnes. Nous en profitons pour faire un point sur la stratégie de Disney côté animation, et sur ses résultats financiers.
Disney veut dépenser moins
Les postes détruits chez Pixar correspondent en particulier à un recentrage du studio sur les sorties cinéma. Rappelons que Bob Chapek, qui dirigeait Disney de 2020 à 2022, avait fortement misé sur le streaming dans un contexte Covid qui avait engendré une explosion sans précédent des plateformes. Pixar avait lancé certains longs-métrages directement sur Disney+, et nous avions aussi assisté à la mise en place d’équipes Pixar destinées à fournir la plateforme en contenu. Par exemple avec la la série Win or Lose qui sera lancée cette année.
Désormais entre les mains de Bob Iger, Disney cherche à réduire ses dépenses. Il faut dire que le groupe a connu de fortes turbulences avec le Covid et ses conséquences, notamment du côté des parcs et croisières. D’où des licenciements dans de nombreuses branches du groupe, dont ici chez Pixar.
Le streaming enfin dans le vert
Autre point à souligner : Disney a annoncé de nouveaux résultats financiers. Le segment DTC (Direct to Consumer), qui englobe notamment Disney+, est enfin sorti du déficit durant le second trimestre fiscal 2024. Jusqu’ici, il avait toujours été dans le rouge.
Des suites et des licences
Par ailleurs, rappelons que Pixar sortira cet été Vice-Versa 2. Nous suivrons donc avec attention son résultat au box-office. Ce film est emblématique de la stratégie annoncée par Bob Iger pour l’animation : une volonté de se concentrer davantage sur les suites et licences existantes.
Durant l’annonce des résultats financiers, Bob Iger a explicité cette stratégie et précisé qu’elle concerne toutes les sorties cinéma, mais en particulier l’animation : Disney comme Pixar sont donc concernés. Bob Iger a ajouté que pour lui, des suites avaient plus de sens car elles sont déjà connues et « demandent moins de moyens marketing » pour être vendues au grand public.
We’re going to balance sequels with originals, particularly in animation. We had gone through a period where our original films in animation, both Disney and Pixar, were dominating. We’re now swinging back a bit to lean on sequels. And so we’ve talked, as you know, about Toy Story and obviously Inside Out this summer. I just think that right now, given the competition in the overall movie marketplace that actually there’s a lot of value in the sequels obviously because they’re known and it takes less in terms of marketing.
Bob Iger
Si le CEO de Disney parle également de « se recentrer sur la qualité » (propos repris par le Hollywood Reporter pour expliquer les licenciements), ne nous leurrons pas. Il s’agit avant tout de réduire les risques et les dépenses, afin d’éviter de déboucher sur des échecs financiers comme l’ont été Wish ou Avalonia : L’Étrange Voyage.
Vice-Versa 2, Toy Story 5, Vaiana 2, Zootopie 2 ont donc emblématiques du futur des studios Disney et Pixar, pour le moment.