En 1986, le studio Mac Guff Ligne fait ses premiers pas. L’équipe crée son premier film d’animation 3D, inspiré du tableau Republican Automatons de George Grosz, visible ci-dessous. On imagine que les formes géométriques employées ont favorisé le choix de ce tableau, plus facile à reproduire avec les technologies de l’époque qu’un Dali surréaliste.
Sous la direction d’Annik Hémery (ENO), Mac Guff Ligne va donc retranscrire ce tableau en images de synthèse à l’aide d’Imagix3D, le premier logiciel d’animation 3D français utilisable clés en mains.
Voici le résultat : un petit film avec une mise en scène relativement dynamique, Mac Guff Ligne n’ayant pas hésité à utiliser une caméra très mobile.
On en profitera au passage pour remercier une fois de plus Pierre Hénon pour son travail de conservation de ces archives de la 3D française ; rappelons qu’il a écrit un livre sur les débuts du secteur en France, qu’il nous avait présenté lors d’une interview.
3 commentaires
Je me demande combien de temps ils avaient pour pondre ça et si ils découvraient le logiciel en le faisant.
Il y a des choix qui ne paraissent pas cohérents.
Pourquoi c’est la fête du slip au niveau des couleurs ? Pourquoi le chapeau melon et les cols des automates sont lisses mais pas leurs têtes et leurs bras ?
C’était probablement une question de coût du temps de rendu. Mais j’aurais probablement plutôt lisser les têtes que les cols.
Il y a clairement une scénarisation avec le bâtiment aux fenêtres cassées, l’espèce de conduit de cheminée, l’engrenage et l’horloge à la fin.
Je n’arrive absolument pas à identifier la grosse masse plantée dans le sol à la fin.
Aujourd’hui, on peut être descendu en flammes pour un rien. Je me demande quel retour, ils pouvaient bien avoir à l’époque pour un truc aussi vaporeux.
Merci [USER=49234]@Pierre H[/USER] pour ces précisions, et à Olivier Emery pour avoir une bonne mémoire malgré les décennies écoulées !
Je crois que ce genre de limitations d’époque feraient un bon exercice en école : « créez une animation mais seule la caméra peut être mobile », ou « vous avez 2j pour faire quelque chose à l’aide de cet outil que vous ne connaissez pas », ça peut être sympa. 🙂
[I] »n’ayant pas hésité à utiliser une caméra très mobile »[/I]
Mouais… en même temps c’était le défaut majeur de nombres de productions des débuts de la 3D, un caméra « folle » sans aucune réflexion de découpage cinématographique.
(Et c’est une erreur qu’on à tous commise en débutant).
Puis est arrivé Pixar, qui nous à rappelé qu’une histoire bien racontée est une histoire bien découpée (et qu’en plus cela était au final bien plus gérable au niveau technique)