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Nayola sort en salles : trois générations de femmes en Angola

Présenté l’an passé au Festival d’Annecy, le film d’animation Nayola sort aujourd’hui dans les salles françaises. Ce long-métrage de José Miguel-Ribeiro suit trois femmes dans un pays déchiré par la guerre :

Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille). Le passé et le présent s’entrecroisent. Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, le pays est enfin en paix mais Nayola n’est pas revenue. Yara est maintenant devenue une adolescente rebelle et une chanteuse de rap très subversive. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…

Trois femmes, trois personnalités, trois manières d’aborder un conflit sanglant. Pour mieux traiter son sujet, José Miguel-Ribeiro scinde son récit : une partie du film se focalise sur Nayola et sa quête d’un mari disparu, l’autre, située bien plus tard, met en scène sa fille Yara, qui a été élevée par la grand-mère Lelena.

Tandis que Layola mène une quête effrénée, onirique et quasi mystique, sa mère et sa fille, ancrées dans un quotidien plus réel, font face à un pays qui n’a pas su ou pu se reconstruire, entre troubles économiques et écrasante répression face auquel on peut choisir de survivre ou de se rebeller, comme le fait Yara par sa musique.

L’opposition temporelle se traduit également par des styles visuels radicalement différents, l’histoire de Nayola étant contée avec une animation 2D très libre qui n’hésite pas à prendre des distances avec le réel, qu’il s’agisse de basculer dans la subjectivité de Nayola, d’exprimer une vision plus sensitive que factuelle ou de tendre vers la métaphore, comme avec ce chacal qui accompagne la jeune femme.
La période plus tardive, elle, s’appuie sur la 3D stylisée.

José Miguel-Ribeiro ne cherche pas ici à nous proposer un récit factuel de la guerre civile angolaise : Nayola préfère se concentrer sur le vécu, le ressenti de ses personnages, entre traumas, mécanismes de survie, relations distantes ou brisées et, parfois, espoirs. Trois manières de gérer une violence écrasante, et la liberté laissée au public de se faire sa propre interprétation, d’accompagner ces trois femmes dans toute leur complexité.

La quête de Nayola, le quotidien de Lelena et Yara sont à découvrir dès aujourd’hui dans les salles françaises. Produit par Praça Filmes, SOIL Productions, Il Luster, JPL Films, Luna Blue Films, Nayola dure 1h20.

Voici pour finir une interview en compagnie des trois actrices principales du film : Elisângela Rita ‘Elis Rita’ (Nayola), Vitória Soares ‘Totonha’ (Lelena), Feliciana Délcia Guia ‘Meduza’ (Yara). Elles évoquent leur travail sur ce projet, et la manière dont elles ont pu se l’approprier, influencer leurs personnages.

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