Mars Express
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Mars Express : le film de Jérémie Périn se dévoile à Annecy, entre polar et SF

C’est dans une salle bien remplie, mais aussi devant de nombreux accrédités en distanciel, que le réalisateur Jérémie Périn (Lastman) et son équipe nous ont présenté ce mardi un aperçu du futur long-métrage animé Mars Express.

Porté par Everybody on Deck et Je Suis Bien Content mais aussi EV.L Prod, Plume Finance et France 3 Cinéma, Mars Express mêle science-fiction et policier dans une aventure interplanétaire :

Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera, réplique androïde de son partenaire décédé voici cinq ans, se lancent dans une course contre la montre à travers Mars. Ils doivent retrouver Jun Chow, simple étudiante en cybernétique en fuit, avant que les mercenaires assassins qui sont à ses trousses ne l’abattent.

La séance Work In Progress à Annecy a été l’occasion de découvrir de nombreux éléments visuels, du concept à l’animatique, mais aussi d’en savoir plus sur les intentions artistiques de l’équipe.

Mars la (presque) verte

Jérémie Périn nous a par exemple expliqué que le côté polar est un très bon prétexte pour explorer ce monde futuriste (aux alentours de 2200), car l’enquête justifie d’explorer des classes sociales et lieux très divers.
Le lieu principal, d’ailleurs, peut surprendre. Si le film propose des thématiques résolument cyberpunk (Carlos Rivera en tant qu’humain décédé dont la conscience a été replacée dans un robot, une jeune étudiante qui a « déplombé » un androïde, autrement dit lui a ôté les lois robotiques contraignant ses actions), Mars est ici présentée en tant que planète semi-colonisée, dans laquelle on trouvre beaucoup d’espace et de soleil. Aux antipodes, donc, des cités surpeuplées, polluées et sombres des canons du genre.

En pratique, le film nous invitera à découvrir Noctis Labyrinthus, véritable formation géologique martienne composée de canyons. Dans l’univers de Mars Express, c’est ici que se sont formées les premières colonies, les humains vivant d’abord dans des grottes à l’abri des radiations, avant de s’aventurer dans les canyons eux-mêmes, recouverts de dômes de verre.

Entre 2D et 3D

Artistiquement, Mars Express fait le pari du mélange entre animation 2D et 3D. Alors que bien souvent ce choix est guidé par les contraintes économiques, Jérémie Périn nous a expliqué avoir été guidé par une volonté artistique : il voulait que les humains soient animés par des humains, les robots « animés en 3D par des machines » avec un décalage visible lors des mouvements entre l’animation 2D organique et ses imperfections, face à une 3D qui respecte parfaitement les volumes. Même si les robots du film sont considérés comme vivants, ils sont donc présentés comme clairement distincts.

Le pipeline a du coup suivi cette logique, avec l’utilisation d’outils 2D classiques mais aussi de Blender pour la 3D, l’outil Grease Pencil s’avérant parfait pour les scènes dans lesquelles des robots 3D interagissent avec des humains 2D. Laëtitia Nurdin (Première assistante réalisatrice – Je Suis Bien Content) voit aussi dans Blender un choix philosophique, l’open source étant de son point de vue l’avenir des outils de travail.

Laetitia Nurdin (Je Suis Bien Content), Jérémie périn (Everybody on Deck), Mikael Robert (directeur artistique – Everybody on Deck), Hanne Galvez (Je Suis Bien Content), et Patrick Eveno à la modération.

En pratique, l’équipe de fabrication est dispersée dans 5 studios, notamment pour faciliter le financement avec les aides locales : Tchack à Lille pour les décors, Gao Shan à La Réunion (éléments animés en 3D tels que voitures et robots, blocking), Autour de Minuit et Borderline (Grease Pencil), Amopix à Strasbourg (compositing).
Un des enjeux de la production est donc de rendre la fabrication transparente pour les équipes, de faire en sorte que les artistes puissent travailler sans avoir à se soucier de la technique sous-jacente liée aux échanges de données.
Autre enjeu, bien entendu, celui de l’adaptation à Blender pour une partie de l’équipe : la cheffe animatrice Hanne Galvez a expliqué qu’elle et le chef animateur Nils Robin ont suivi une formation Blender spécifiquement en vue de ce film.

Un projet à suivre

Actuellement au stade du layout et posing (avec quelques tests d’animation déjà effectués), Mars Express est encore loin d’être terminé. Néanmoins, les images que nous avons pu voir nous donnent le sentiment d’un projet très prometteur, qui sera distribué par Gebeka dans les salles françaises.

Entre un scénario au potentiel intéressant, une équipe manifestement passionnée et des choix artistiques forts, Mars Express sera très clairement une production à suivre. En attendant d’en savoir plus, on pourra voir ou revoir les images qui avaient servi lors de Cartoon Movie à boucler une partie du financement du film.

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