Ce mercredi sort dans les salles françaises le film d’animation Louise et la légende du serpent à plumes, qui met en scène une jeune française découvrant le Mexique :
Louise, petite française de 9 ans, vient d’emménager avec sa famille à Mexico, mais elle a du mal à s’y faire et trouve un réconfort salvateur auprès de son lézard adoré, Keza. Lorsque celui-ci s’échappe, il entraîne Louise vers d’incroyables aventures à la découverte du Mexique et de ses habitants. Au fil des rencontres, et surtout de celle de son nouveau copain Arturo, Louise réalise que Keza est peut-être la réincarnation du dieu Quetzalcoatl.
Hefang Wei, réalisatrice chinoise résidant en France et formée à La Poudrière, nous invite ici à suivre des aventures mêlant découverte de la culture mexicaine, péripéties et légendes. Louise et la légende du serpent à plumes est l’occasion de croiser quelques personnages hauts en couleurs, comme le jeune Arturo ou le luchador Diego capable de surprenantes acrobaties.
L’auteure graphique Alix Fizet a développé l’univers visuel en collaboration avec Hefang Wei. Ensemble, elles nous proposent un univers chatoyant avec des décors évoquant le dessin et les techniques traditionnelles. On appréciera le travail sur les couleurs, l’expressivité de la jeune Louise et la mise en scène du combat de Lucha Libre, plus spectaculaire que réellement violent.
Si le film fait la part belle à l’action, la scénariste Patricia Mortagne n’a pas oublié pour autant d’introduire des éléments plus introspectifs. Le déménagement n’a pas été de tout repos pour la jeune Louise, qui craint de perdre ses amies restées en France. L’objet même de sa quête, son lézard, est originaire de France. Symboliquement, c’est ici l’attache à son pays d’origine qui est en jeu.
Si la galerie de personnages de Louise et la légende du serpent à plumes peut faire craindre un côté carte postale, le film cherche néanmoins à ne pas être une série de clichés. Cela passe notamment par des retournements de situation, mais aussi par le fait que Louise confronte ses idées reçues au réel. Elle découvre par exemple que la Lucha Libre est appréciée par des personnes de tous âges, ou que l’imposant Diego peut devenir un allié et n’a rien de l’antagoniste qu’elle imaginait.
Louise et la légende du serpent à plumes trouve un équilibre entre découverte, action, progression intérieure afin de proposer à Louise un arc narratif complet. L’idée de ce scénario est en partie inspirée de sa propre expérience, suite à un voyage au Mexique avec ses enfants.
Le film est produit par Kazak Productions en coproduction avec Folimage, et dure 30 minutes environ.
Lion Bleu
Afin de compléter la projection, le distributeur Gebeka Films accompagne Louise et la légende du serpent à plumes d’une première partie, le court-métrage Lion Bleu dont le thème central est similaire : un périple à l’autre bout du monde, la découverte d’autres cultures.
En Russie, un vieil homme recueille un chaton qui deviendra un grand lion bleu.
Chassés par leurs voisins intolérants, ils entament un long voyage. Ils croisent des personnages mythologiques des pays traversés comme la sirène, créature des mers ou le dragon jaune emblématique de la Chine jusqu’aux rives luxuriantes africaines où des danseurs masqués annoncent l’issue festive et magique de leur aventure.
Zoïa Trofimova, réalisatrice russe installée à Valence, explique s’être inspirée de l’imagerie populaire autour du lion en Europe du Nord. Autre influence majeure, celle des décors recouvrant certaines maisons de bois traditionnelles russes : ceux-ci ont directement inspiré le style graphique du court-métrage.
Le résultat est un conte au style visuel fort, qui aborde l’exil, la perte des racines et la nostalgie tout en mettant au premier plan des rebondissements multiples. Un projet théâtral, sans paroles mais en musique, qui dure 18 minutes. Le court est produit par Imaka Films, Studio Ptchela.
Cette double séance concoctée par Gebeka Films nous offre ainsi deux oeuvres cohérentes entre elles : deux réalisatrices ayant quitté leur pays d’origine qui mettent en scène des personnages vivant la même situation, des univers très colorés faits de rencontres, des personnages qui parviendront à surmonter leur nostalgie.
Le jeune public y trouvera, l’espace de presque une heure, l’occasion de voyager mais aussi de réfléchir à des thèmes que les enfants sont eux-mêmes amenés à vivre, par exemple lors d’un déménagement, d’un changement d’école ou de classe.
A découvrir en salles à partir du 8 février.
Vous pouvez trouver des séances pour Louise et la légende du serpent à plumes via Allociné.
