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L’E3 2023 annulé : la mort d’un évènement majeur du jeu vidéo ?

C’est officiel : l’E3, salon majeur du jeu vidéo lancé en 1995, n’aura pas lieu cette année et est entièrement annulé. Que ce soit en physique (il devait avoir lieu à Los Angeles) ou en ligne.
L’ESA (association des logiciels de divertissement) et Reedpop (société évènementielle), qui co-organisent l’E3, expliquent que cette édition n’a pas suscité assez d’intérêt de la part de l’industrie.

En clair : de nombreux géants du secteur, qu’ils soient éditeurs ou constructeurs de consoles, comptaient bouder l’évènement. Xbox, Sony, Ubisoft, Nintendo allaient par exemple snober le salon.

Le Covid, cause majeure

Si l’ESA et Reedpop évoquent une réflexion sur l’avenir de l’E3, on peut légitimement penser que l’on assiste ici à la mort de l’évènement, dont la dernière édition physique remonte à 2019.

Le Covid a évidemment joué un rôle majeur : annulé en 2020, l’E3 était revenu en 2021 en ligne uniquement. En 2022, cette option n’avait pas été retenue, et tandis qu’un retour physique était exclu du fait des inquiétudes liées au Covid.

Le message laconique actuellement affiché sur le site de l’E3

Avec une nouvelle annulation en 2023, et malgré la fin des restrictions aux déplacements internationaux, il devient assez clair que le salon fait face au mieux à une crise majeure de son histoire, au pire à sa mort définitive. Même si, officiellement, ESA et Reedpop annoncent une « ré-évaluation du futur de l’E3 », et donc potentiellement une édition 2024.

Derrière l’E3 annulé, une tendance de fond ?

Evidemment, on pourra tenter de voir dans l’annonce d’un E3 annulé une simple conséquence des cycles de développement perturbés par le Covid, ou de la situation économique qui peut inciter aux économies. Des phénomènes transitoires qui ne s’opposeraient pas à un retour de l’E3.

Il n’est cependant pas certain que la réflexion de fond annoncée suffise, car une lame de fond est en marche. Dès 2019, Sony avait choisi de ne pas participer à l’E3, préférant d’autres salons mais aussi une communication plus directe avec le public, notamment via des évènements en ligne les State of Play). D’autres groupes ont adopté la même stratégie d’évènements : Nintendo Direct, Ubisoft Forward… On assiste finalement depuis quelques années à un changement fondamental dans la manière dont les géants du jeu vidéo communiquent.

Une raison majeure de ce changement : en créant leurs propres évènements, de façon non synchronisée, ces groupes peuvent monopoliser l’espace médiatique chacun leur tour au lieu d’avoir à se marcher sur les pieds durant un salon comme l’E3. Ils peuvent aussi ajuster les dates selon leur bon vouloir, et n’ont donc pas à se caler sur un calendrier externe.

Au final, ce n’est sans doute pas seulement à la mort de l’E3 que l’on assiste, mais peut-être aussi à celle d’un format évènementiel qui n’est plus adapté aux besoins de l’industrie. Cela ne signifie évidemment pas pour autant que les salons physiques sont morts (la Paris Games Week a réussi à effectuer un retour après une pause liée au Covid), mais que leur objectif ne sera plus forcément le même.
De même, cette mutation implique que la mort de l’E3 ne évidemment pas la fin des bandes-annonces et autres trailers qui sont des projets majeurs pour de nombreux studios d’animation et effets visuels français. Les échéances n’auront juste plus lieu au même moment.

Reste désormais à attendre quelques mois pour en savoir plus sur ce que prévoient ESA et Reedpop pour 2024, qu’ils choisissent de tenter une vaste refonte du salon ou préfèrent jeter définitivement l’éponge.

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