Cet article est également disponible en:
English
La semaine passée se tenait à Montpellier le jury 2024 de l’ESMA, qui rassemblait toutes les écoles du groupe. Environ 260 élèves, 1200 personnes à la soirée de diplôme : l’ESMA voit grand !
3DVF faisait partie du jury. Voici donc un aperçu de l’évènement, les tendances qui se dégagent des 32 films présentés, notre ressenti, et les prix !
Sommaire
Mais au fait, comment se passe un jury ?
32 courts à voir, cela nécessite évidemment une organisation spécifique. Le jury se déroule en trois jours : une première journée de visionnage, une seconde avec projection en compagnie des élèves et de leurs proches, et enfin la journée de job dating.
Nous sommes donc arrivés mercredi pour découvrir les projets 2024, en compagnie des autres membres du jury. On y retrouve des studios français et internationaux : Illumination, Fortiche, Supamonks, MPC, Ubisoft, Rodeo FX, nWave, TAT, Ellipse, Framestore, Menhir FX, IntheBox, Locksmith, Atlantis Animation, DNEG, etc. Selon le cas, les studios envoient des anciens de l’ESMA, des responsables recrutement, ou encore des dirigeants.
Aux côtés des studios, on retrouve d’autres personnes et entités, comme le spécialiste de l’histoire de la 3D Pierre Hénon, ou la société Progiss (partenaire de 3DVF, qui accompagne l’ESMA pour la gestion de son parc informatique et ses logiciels, et est revendeur du moteur de rendu RenderMan utilisé par les élèves). Enfin, le jury était présidé par Mark Flanagan du studio Animal Logic (désormais propriété de Netflix).
Des profils différents, des studios de tailles diverses, des personnes généralistes ou spécialistes : les élèves sont jugés par un panel très varié.
Mais voici que l’heure de la projection débute au sein de l’école… Place aux films !
Le premier visionnage est l’occasion de découvrir les courts et de se faire un premier avis sur leurs qualités… Mais aussi défauts. Les jurés disposent de feuilles sur lesquels ils peuvent prendre des notes. A ce stade, il ne s’agit évidemment encore que d’un avis provisoire.
Les membres du jury commencent à échanger sur les films, afin de confronter leurs avis : éléments marquants, qualités techniques, petits doutes sur le sens de certains éléments, défauts éventuels… Des échanges qui se prolongent durant la soirée, et le lendemain matin.
Le jeudi midi, place à LA grande cérémonie. Dans plusieurs salles de cinéma, le jury, l’équipe de l’école, les élèves, leurs proches viennent voir les films sur très grand écran durant toute l’après-midi. L’école profite de la projection pour remercier les proches des élèves, et rappeler que l’ESMA passe le cap de la 20ème promotion sortante !
Pour le jury, c’est ici l’occasion de revoir tous les films, d’affiner les avis, de prendre des décisions. Les notes permettent, une fois compilées, d’établir un classement.
Mais tout n’est pas encore joué. Après la projection, et avant la soirée de fin de diplôme, le jury se réunit. Le dépouillement est fait, et le jury débat. Le classement convient-il ? Faut-il attribuer un, des prix supplémentaires ? Certains films ont-ils été injustement mis de côté ? Les débats sont riches, les avis fusent et peuvent évoluer. Puis le podium est finalisé.
Les prix !
Enfin, les prix sont dévoilés face au public. L’ambiance est électrique. Voici les films primés :
Prix du public : Le Mélès, par Léonore Bialet, Samy Achard, Nèfyse Delavier, Leo Cubero, Agathe Casoliva, Medhi Simonnet, Clémence Honorez, Célia Tempestini.
La sombre légende d’une créature qui rôde dans les bois…
Prix coup de coeur du jury, pour la narration : Tricot de corps, par Pierre-Marie Bavay, Laurie Beldent, Joan Haubois, Maëlle Le Bris, Camille Lequeux, Malo Lescop, Clara Navoizat, Emma Rateau.
Un émouvant film autour de la douleur de la perte d’un être cher. L’équipe a fait le choix d’un double rendu, avec une approche stylisée noir et blanc et des éléments en couleur plus réalistes.
Prix coup de coeur du jury, pour les qualités techniques : Dawn, par Marie Pradeilles, Lucas Jonckheere, Apolline Royer, Noah Mercier, Matthieu Dejoux, Maxime Forestier, Lorys Stora, Yu Fang Chang.
Une tortue naît sur une plage. Les prédateurs rôdent…
3ème Prix ex aequo : Cartagène et Sleepin With Fishes.
Cartagène est réalisé par Léa Berbach, Fabien Bernard, Lou Buisson, Paola Couturier, Marine La Villa, Theo Nouare, Marie Pacreau, Abla Saigh. Le film s’inspire du grand père d’un des membres de l’équipe, et suit un garçon et sa caméra, dans la campagne du Sud de la France.
Sleeping With Fishes, par Nicolas Knoll, Lucas Wallez, Manon Seve, Camille Colonna D’istria, Giulia Gigante, Justine Gault, Noa Lavino, Marion Robe.
Un film sombre qui s’inspire entre autres de Peter Pan…
2ème Prix : Reven, par Hugo Babey, Victor Barreau, Line Bossard, Chloé Hurard, Coralie Monnier, Mathilde Morin, Léna Ripoche, Tanguy Salaun.
Au sein d’une école, tout le monde se tient bien droit. Enfin, presque tout le monde…
1er Prix : Trash, par Gregory Bouzid, Maxime Crançon, Robin Delaporte, Matteo Durand, Romain Fleischer, Alexis Le Ral, Margaux Lutz, Fanny Vecchie.
Dans les tréfonds d’une ville, deux animaux tentent de se nourrir. Autour d’eux, le quotidien des humains, sans filtre.
Les films : grande diversité visuelle, du stylisé au réaliste
Evidemment, impossible de saluer ici les qualités de chacun des 32 films, mais on soulignera la diversité des projets présentés. Nous vous conseillons d’ailleurs de faire un tour dans la playlist des teasers pour vous en faire une idée.
Approche photoréaliste, « à la pixar », rendus inspirés des styles visuels de Fortiche ou du Ninja Turtles: Teenage Years de Mikros Animation, et même des approches se rapprochant de la 2D… Côté sujets, on a retrouvé à la fois des comédies, des contes, des drames, de l’horreur, ou même des approches assez expérimentales comme celle d’Allégeance : l’équipe a fait le choix radical d’escamoter le décor pour se concentrer sur l’animation des trois personnages principaux.
Hommage à José Vicente
Un mot enfin sur le son, ingrédient indispensable des films. Qu’il s’agisse d’enregistrer les voix et la musique, d’ajuster le mixage ou encore de la musique, il s’agit d’un point clé qui peut souligner une ambiance et renforcer l’émotion.
Depuis 2005, l’ESMA fait confiance au Studio des Aviateurs, fondé par José Vicente, pour effectuer ce travail.
Malheureusement, José Vicente nous a quittés cet été, et l’école lui a rendu hommage. Plusieurs comédiennes et comédiens ont également salué son travail, comme Philippe Peythieu et Véronique Augereau (les voix de Marge et Homer Simpson).
L’émotion était palpable. On soulignera d’ailleurs que plusieurs équipes d’élèves ont mentionné son nom durant la remise des prix.
Le jury, et ensuite ?
La promotion 2024 a pu rencontrer les studios vendredi dernier, et va évidemment poursuivre ses recherches. Nous l’évoquions cet été, le secteur n’est pas vraiment dans une situation de plein emploi, loin de là. Mais comme nous le disions, différents éléments pointent vers un rebond fin 2024/début 2025.
En parallèle, les films vont cheminer dans les festivals, avant une mise en ligne dans environ un an.
Nous suivrons évidemment ces évolutions, et relaierons les courts le moment venu. D’ici là, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux: Facebook, X/Twitter, Instagram, LinkedIn, Youtube.
Pour les désormais ex élèves, si vous ne nous connaissez pas déjà, nous vous invitons à découvrir nos dernières actualités et interviews sur l’animation, les VFX, la VR/XR, le jeu vidéo et bien plus encore : concours Pixar, entreprises françaises au SIGGRAPH, coulisses de la future série Secret Level, notre interview vidéo de Fortiche, une rencontre avec le superviseur VFX Guillaume Rocheron, les actualités syndicales dans l’animation…
Et pour les personnes en recherche de poste, n’hésitez pas à faire un tour sur les annonces régulièrement mises en avant sur la page d’accueil de 3DVF, mais aussi notre carte et liste de studios : vous y trouverez peut-être l’entreprise parfaite pour votre profil.
