Les sociétés françaises Perfect Memory et Workflowers nous présentent leur projet commun : un système de gestion sémantique d’assets pour les secteurs 3D/VFX, avec la promesse, entre autres, de rentabiliser vos archives et de faciliter les échanges entre studios.
Réutiliser des archives, une vraie difficulté
Le constat de base est simple : d’une part, les studios peinent à réutiliser leurs archives, préférant bien souvent repartir de zéro plutôt que de réutiliser des éléments passés. Les raisons sont multiples, et peuvent par exemple venir du fait que les plugins, versions de logiciels ont évolué d’une production à une autre.
D’autre part, il y a encore une vraie difficulté à partager efficacement les données entre entités, que ce soit entre plusieurs studios 3D/VFX (un point qui avait d’ailleurs été explicitement été soulevé par des spécialistes du pipeline durant SIGGRAPH 2020), ou entre un gestionnaire de propriété intellectuelle et des studios (typiquement, pour la fabrication d’un film ou d’une série).
Vers des archives-assets rentables
C’est ici qu’intervient le produit de Perfect Memory et Workflowers, son partenaire de déploiement. L’outil « ingère » les archives de production, au-delà des simples métadonnées : il va par exemple stocker précisément l’environnement de production, ce qui permettra de le reproduire pour être certain de pouvoir réutiliser des assets anciens (à défaut, il reste évidemment possible d’exporter des éléments via des formats standards).
L’outil permet ensuite d’utiliser ces éléments déjà produits comme une librairie classique d’assets, avec fonctions de recherche et documentation. Le système permet aussi de conserver les liens entre assets et d’éviter les problèmes de dépendances.
Enfin, la gestion des droits est intégrée au coeur du système, y compris dans les éléments les plus fins (la texture d’un modèle 3D utilisé dans une scène). De quoi faciliter des tâches fastidieuses, comme la génération des crédits liés à un projet.
Appel à testeurs
Concrètement, Perfect Memory et Workflowers ciblent deux types de clients :
- les studios 3D/VFX :
- les gestionnaires de propriétés intellectuelles.
La solution a fait l’objet d’une présentation durant l’IBC 2020, dans le cadre d’un Accelerator lancé par Unity et Movielabs (un article et une conférence vidéo sont d’ailleurs disponibles). L’outil est encore en beta, et Perfect Memory / Workflowers cherchent désormais des entités qui souhaiteraient tester leur solution (et même à terme leurs deux solutions, chacun des deux types de clients ayant des besoins spécifiques).
La vidéo ci-dessous vous donnera une idée de l’état actuel du système ; beta oblige, quelques fonctionnalités ne seront pas encore disponibles : par exemple, vous ne disposerez pas forcément d’un plugin d’intégration dans vos outils favoris (ce qui est évidemment prévu à terme). Mais la solution reste parfaitement utilisable, expliquent Perfect Memory et Workflowers, quitte à passer par du drag&drop pour l’import d’assets.
En ce qui concerne le modèle économique du futur produit finalisé, il s’agira a priori d’une double approche : un coût initial pour la mise en place du système, puis un abonnement.
Pour participer à la beta, vous pouvez contacter Cédric Lejeune, fondateur de Workflowers : cedric@workflowers.net. L’équipe derrière le projet se tient par ailleurs à disposition pour répondre aux questions que vous pourriez poser en commentaire.
3 commentaires
Je serais assez curieux d’avoir des avis sur le concept, notamment de la part d’artistes travaillant sur de la série : est-ce que le projet vous semble pertinent ?
J’avais eu l’occasion de faire un outil semblable à Illum pour recuperer des assets d’un projet vers la suite ou spin off. C’etait bien utile à l’époque pour recuperer des modés/textures et les remettre au gout du jour et éviter que certains pointent vers des archives (mal). Je ne sais pas s’il est encore utilisé 7 ans plus tard ceci dit.
Pour répondre a ta question, je pense que ce genre de solutions peut donner un boost de productivité pour peu que les projets se ressemblent un peu (mais en 3D on peut facilement partager et modifier des assets). Faut être organisé et bien alimenter la collection au fur et à mesure par contre.
Dans le cas présent, la question du tarif sera déterminante sur l’adoption, ou pas, de l’outil. Ça dépend qui ils visent.
[USER=4680]@levivant[/USER] Intéressant, ton outil ! Et effectivement, le cas évoqué chez Illumination correspond à une des situations visées par le produit. Avec aussi, par exemple, la possibilité pour un studio de partager les assets à un partenaire qui ferait une pub dans le même univers.
Pour le tarif, il n’y a pas de fourchette officielle pour le moment, par contre d’après ce que l’équipe m’a expliqué leur objectif est d’être accessible assez largement (y compris sur une économie de série TV).