Le groupe Technicolor, qui est pour rappel la maison mère de studios d’effets visuels et d’animation tels que MPC, The Mill, Mikros, Mr. X, annonce avoir enfin réussi à mettre sur pied un vaste plan de restructuration.
Le plan a réussi à convaincre la majorité (66% environ) des créanciers du groupe, et devrait permettre au groupe de se refinancer à hauteur de 420 millions d’euros via la transformation en titres négociables de 660 millions d’euros de créances.
Autrement dit, en restructurant sa dette, Technicolor va pouvoir récupérer plusieurs centaines de millions d’euros : de quoi faire face à ses besoins de liquidités.
En parallèle, Technicolor annonce se placer en procédure de sauvegarde financière accélérée (SFA) via le Tribunal de Commerce de Paris, tant dis que du côté américain l’entité fait appel au « Chapter 15 », un système qui permet à une entreprise de protéger ses biens aux USA pendant qu’elle se restructure dans son pays d’origine.
Cette restructuration fait suite à des difficultés multiples pour le groupe. Le secteur DVD de Technicolor, tout d’abord, qui fait évidemment face à une chute régulière de ses revenus avec l’essor du dématérialisé. En parallèle, la crise du Covid-19 a violemment frappé Technicolor et ses filiales, en raison de projets mis en pause et de productions repoussées, qui ont fait chuter de façon importante le chiffre d’affaire en matière de production et post-production cinématographique.
Rappelons également que le groupe n’avait évidemment pas attendu ce plan pour commencer sa mutation. En fin d’année, MPC avait fermé brutalement son site de Vancouver (avec plusieurs centaines d’emplois détruits à la clé). Plus récemment, en mai dernier, Mill Film et Mr. X ont fusionné.
Enfin, il convient de ne pas oublier que Technicolor et son ancien dirigeant Frédéric Rose doivent faire face à la justice française, dans l’affaire de la faillite de Quinta (nous avions évoqué le sujet en début d’année).
Les détails financiers du plan de restructuration sont disponibles publiquement.