Sorti l’an passé au Japon et présenté en juin dernier au Festival d’Annecy, Goodbye sort enfin dans les salles françaises le 18 janvier. L’occasion de vous proposer notre critique.
Réalisé par Atsuko Ishizuka, ce film d’animation a été fabriqué au sein du studio Madhouse.
Roma est un jeune garçon qui vit à la campagne. Avec son ami d’enfance Toto ils se font appeler les « Donglees » et ils organisent un petit spectacle de feu d’artifice tous les étés. A l’issue de sa première année de lycée, Toto revient de Tokyo où il étudie.
Un nouveau venu, Drop, se joint aux DonGlees pour filmer avec son drone le spectacle vu du ciel. Mais cette fois-ci, rien ne va, les feux d’artifices ne fonctionnent pas et le drone est emporté par le vent. Au même moment, un feu de forêt se déclenche pour une cause indéterminée. La toile s’affole et blâme les DonGlees. Doma, Toto et Drop partent à la recherche du drone pour prouver leur innocence.
Rencontres et amitiés, une mission qui sort nos protagonistes de leur zone de confort durant un été : Goodbye s’inscrit de façon claire dans la lignée des récits initiatiques autour de l’adolescence, qu’il s’agisse de Stand By Me de Rob Reiner ou du plus récent 7 Jours du côté de l’animation japonaise.
Les origines assez différentes des personnages (fils unique d’agriculteurs, fils de médecin, nouveau compagnon de route venu d’Islande) permettent d’évoquer des enjeux, craintes spécifiques à chacun : difficultés d’intégration, pression autour de la réussite scolaire, recherche d’un trésor.
Pour retrouver le drone qui contient les preuves de leur innocence, le trio va devoir s’aventurer hors de sa zone de confort, faisant de cette quête un voyage spirituel et pas seulement physique. De quoi faire ressortir des non-dits, se confronter les uns aux autres, mais aussi face au sens de l’existence, y compris lorsqu’elle vire au tragique. L’insouciance va donc faire place à une leçon de vie, entre les craintes liées aux responsabilités et attentes de l’entourage, l’incertitude de l’avenir, la brutalité de la mort.
Sur un concept qui évoque des classiques comme Stand By Me, Atsuko Ishizuka nous livre ici un film doux-amer. Les personnages étant très différents, il sera difficile de ne pas s’attacher à au moins l’un d’entre eux.
Sur le plan visuel, ce sont surtout les décors qui ressortent, nombreux et variés : forêt, campagne, cascades… Atsuko Ishizuka et les artistes de Madhouse ont su les mettre en valeur, n’hésitant pas à nous proposer des instants contemplatifs. On appréciera en particulier les séquences en Islande, d’une beauté fulgurante.
Si vous acceptez de partir à l’aventure avec Roma, Toto et Drop, Goodbye devrait réussir à vous conquérir. Touchant et efficace, il vous emportera vers un final mémorable.
Goodbye est à retrouver dès le 18 janvier dans les salles obscures, distribué par Eurozoom.
Durée : 95 minutes
Séances VOSTFR ou VF