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Wonder Dynamics avait fait sensation lors de l’annonce de sa solution Wonder Studio : un outil permettant d’intégrer des personnages 3D dans des scènes en live-action, avec gestion automatique de l’animation (en recopiant les mouvements d’une personne réelle) et de l’éclairage.
Le projet était notamment soutenu par les réalisateurs Steven Spielberg et Joe Russo, qui font partie du conseil consultatif de l’entreprise.
Wonder Dynamics avait récemment annoncé une intégration Maya, et le partenariat avec Autodesk va désormais plus loin : Autodesk rachète Wonder Dynamics. Comme toujours, les détails du rachat ne sont pas dévoilés : on ne sait donc pas combien Autodesk a dépensé pour mettre la main sur la startup.
Avant d’analyser le rachat et son impact, voici pour rappel la présentation vidéo dévoilée par Wonder Dynamics il y a plus d’un an. Elle donne une bonne idée de la vision de cette solution, qui ne vise pas à remplacer les studios mais plutôt à effectuer automatiquement une grande partie du travail basique d’intégration, laissant aux humains le soin d’apporter la touche finale.
Pourquoi ce rachat ?
Le rapprochement entre Autodesk et Wonder Dynamics est loin d’être absurde : Autodesk continue ici à investir dans l’IA, après avoir déjà fait d’autres annonces en ce sens. On pense par exemple au projet Bernini visant à générer des modèles 3D à partir de prompts, images, voxels et nuages de points.
Avec Wonder Dynamics, Autodesk peut proposer à ses clients une solution prometteuse, et acheter une startup est souvent plus rapide que de développer un produit concurrent. On peut aussi y voir un signal envoyé à l’industrie M&E (médias et divertissement, et donc notamment animation, effets visuels) pour rassurer des clients frustrés face au manque d’évolution des logiciels Autodesk qu’ils utilisent.
En outre, les initiatives du côté de l’IA peuvent avoir un effet positif sur le cours de bourse d’Autodesk, qui est évidemment aussi une préoccupation de sa direction.
Notons également que le modèle économique de l’outil Wonder Studio, avec un système d’abonnement, colle parfaitement à l’approche d’Autodesk.
Côté Wonder Dynamics, il y a évidemment l’intérêt financier d’un tel rachat. Mais l’équipe insiste surtout le fait que les moyens d’Autodesk vont accélérer le développement, et que Wonder Studio n’est pas et ne sera pas une solution en un clic : s’allier avec un logiciel 3D traditionnel a donc du sens.
Quel avenir pour Wonder Dynamics ?
L’équipe Wonder Dynamics se veut rassurante sur l’avenir du produit : les cofondateurs Nikola Todorovic et Tye Sheridan expliquent que leurs priorités sont la poursuite du projet et de s’assurer que le rachat a « aussi peu d’impact que possible » sur les clients. Pour le moment, le support, l’inscription sur la plateforme, l’abonnement ne changent pas. Le support des workflows Blender et Unreal restera la norme, insiste l’équipe, pour signifier que le rachat n’implique pas un recentrage sur les solutions Autodesk.
Les cofondateurs expliquent aussi que la roadmap reste la même, mais qu’elle sera « boostée et accélérée » grâce aux ressources d’Autodesk.
Pour autant, ces gages de bonne volonté ne sont évidemment pas des promesses : on se souvient de certains rachats par Autodesk qui n’ont pas débouché sur des fins très heureuses, comme l’acquisition de Softimage (solution 3D généraliste, à l’image de Maya ou Blender, achetée par Autodesk en 2008 et qu’Autodesk avait abandonnée en 2014) ou le rachat du moteur de jeu Bitsquid en 2014, transformé en Stingray au sein de la gamme Autodesk, et abandonné en 2018.
Le communiqué d’Autodesk reste d’ailleurs prudent et contient quelques précautions oratoires liées aux obligations légales d’Autodesk en tant que société cotée en bourse. Le passage en question évoque une absence de promesses ou de garanties sur le futur, et indique que les annonces dépendent de la capacité d’Autodesk à intégrer la solution, à l’impact de solutions concurrentes, ou encore à la manière dont le marché adoptera la solution de Wonder Dynamics.
This communication includes forward-looking statements within the meaning of the federal securities laws regarding future events and development efforts for our products and services, including without limitation statements regarding the anticipated benefits of the acquisition. These statements reflect our current expectations based on what we know today. Our plans are not intended to be a promise or guarantee of future events or the delivery of products, services, or features, and purchasing decisions should not be made based upon these statements. Factors that could cause actual results to differ materially from such statements include the following: the failure to realize the anticipated benefits of the acquisition, including Autodesk’s inability to successfully integrate the business of Wonder Dynamics; costs related to the acquisition; the competitive environment in the media and entertainment industry and competitive responses to the acquisition; and Autodesk and Wonder Dynamics’ success developing new products or modifying existing products and the degree to which these gain market acceptance. We do not assume any responsibility to update this communication to reflect events that occur or circumstances that exist after the publish date of this communication.
L’équipe 3DVF ne manquera pas de suivre les évolutions de Wonder Dynamics dans les mois et années à venir.