Suite aux critiques récentes envers Blender, et en particulier celles d’Andrew Price, qui suggère une refonte de l’interface, Ton Roosendaal (créateur du logiciel et chairman de la Blender Foundation) réagit sur le Blender Developer Blog.
Dans un article intitulé (Re)defining Blender, il évoque ce que Blender a été, est et, selon lui, devrait être.
L’idée essentielle : oui, l’interface pourra être améliorée, mais une refonte totale est exclue pour les années à venir.
Plusieurs points sont abordés, et vous trouverez un résumé ci-dessous :
– Blender, un produit pour les artistes : Roosendaal précise ici que Blender est destiné aux artistes seuls ou en petites équipes, et se présente comme une solution complète.
– Un produit pour tous : le logiciel ne doit pas viser que les spécialistes, mais aussi les amateurs de 3D quels qu’ils soient.
– Apprentissage : Roosendaal est ici très clair : pour lui, il faut privilégier la facilité d’utilisation à la facilité d’apprentissage. Il assume donc totalement les adages tels que « Blender est facile à utiliser… Une fois qu’on sait l’utiliser » qui fleurissent sur les forums, et indique ne pas être intéressé par un support des utilisateurs de Maya, SketchUp et autres « trolls des forums qui n’utilisent de toutes façons pas Blender ». En clair, il indique que pour lui, gagner de nouveaux utilisateurs est moins important que de travailler avec et pour les utilisateurs existants.
– Ne pas viser le « moyen » : l’établissement de standards et de conventions en développement logiciel crée une définition de ce qui est « bon », mais que lui préfère viser l’excellence. Quitte, sans doute, à sortir des standards…
– Développement logiciel par les productions : sans surprise, il réaffirme les Open Movies et Open Games comme des moyens de faire progresser Blender. Pour Roosendaal, les artistes 3D qui participent à ces projets doivent être au coeur des axes de développement du logiciel. Il indique d’ailleurs que le futur projet Gooseberry (un long-métrage réalisé par des équipes réparties dans le monde entier) sera un des points phares de cette approche. Le réseau Blender Network ne sera pas non plus oublié pour prendre des décisions sur l’avenir du produit.
– Une nouvelle interface : Roosendaal aborde les nombreuses propositions de refontes d’interface qui ont fleuri sur le web, jusque sur le forum de 3DVF. Déception pour ceux qui souhaiteraient un changement rapide : pour Roosendaal, l’interface est tellement liée au coeur du logiciel qu’il est impossible d’en changer à loisir.
Pour lui, changer d’interface revient à changer le scénario d’un film. Il propose de ne pas le faire pour le moment. Si une réécriture complète de Blender (et donc de son interface) pourrait être envisagée, il pense que cela n’a pas de sens avant plusieurs années.
– L’erreur est humaine : il souligne que l’équipe de développement n’est pas dotée de pouvoirs surhumains, ce qui explique pourquoi des bugs ou problèmes d’interface peuvent subsister depuis aussi longtemps. Le paragraphe suivant invite d’ailleurs les lecteurs à rejoindre l’équipe.
– La fin de l’article apporte une certaine lueur d’espoir concernant l’interface : certes, il a indiqué plus haut ne pas vouloir de refonte complète, mais Roosendaal n’est pas opposé à des améliorations sur certains points populaires. Il souligne aussi que l’intégration de Python devrait permettre de créer des interfaces personnalisées.