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Digital Domain racheté par Sun Innovation

Digital Domain

Nouvel épisode dans la saga Digital Domain, qui vient à nouveau d’être rachetée. On se souvient qu’après sa faillite en 2012, le studio avait été racheté par Galloping Horse et Reliance Mediaworks.
Or, la holding Sun Innovation basée à Hong-Kong a acquis il y a quelques jours la société mère de Galloping Horse US (mais pas le groupe Beijing Galloping Horse), qui possédait 70% des parts de Digital Domain. Le montant de la transaction est de 38 millions d’euros.

Dans le même temps, le CEO de Digital Domain Ed Ulbrich, présent dans le studio depuis ses débuts, quitte son poste. Daniel Seah de Sun Innovation le remplace.

Ce rachat soulève des interrogations, comme en témoignent les articles du Hollywood Reporter et de Variety. Sun Innovation possède des biens tels que des magasins et parkings, avec des profits nets inférieurs au million d’euro en 2012. Aucun lien avec le secteur du divertissement, donc, et Digital Domain devient le bien le plus onéreux de Sun Innovation.

Le rachat aurait été initié par un investisseur tirant les ficelles en coulisses, issu du marché financier de Hong-Kong. Hollywood Reporter souligne que Sun Innovation avait été rachetée en mars par Harmony Energy, société possédée par Che Feng. Ce dernier est un investisseur chinois lié à l’élite du parti communiste.
Variety, de son côté, revient sur Zhou Jian, à la tête de Sun Innovation. Ce quarantenaire qui a fait ses études à l’EM Lyon contrôlerait plusieurs sociétés écran et reste mystérieux. L’article évoque également un « Mr. Che », qui correspond sans doute à Che Feng.

L’article de Variety, très documenté, est édifiant : entre milliardaires et contrats en sous-main, il semble bien que le studio ait été dès le début de ses déboires l’objet de convoitises et tractations.
Il rappelle aussi qu’il est très probable que Digital Domain se décide à délocaliser ses activités VFX, Vancouver étant plus attrayante que Los Angeles sur le plan financier.

Daniel Seah, nouveau CEO de Digital Domain, souligne de son côté dans l’article de Variety que les nouveaux liens du studio avec la Chine sont très positifs et sont à voir comme une porte d’entrée vers le marché chinois. Ce pays stratégique, avec un potentiel énorme en spectateurs, est en effet peu ouvert pour le moment : Moi, Moche et Méchant 2 s’est par exemple vu refuser une sortie en Chine, avec une perte potentielle de dizaines de millions d’euros. Daniel Seah se présente ni plus ni moins que comme « un pont vers la Chine ».

Du côté des employés, Hollywood Reporter cite un artiste qui explique que « [ses] amis sont aussi perplexes que d’habitude ».

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