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MAJ – DreamWorks Animation : vers une réduction des salaires

DreamWorks

Mise à jour du 25 mars : modifications de l’article initial et ajout de précisions, suite à d’autres détails reçus via des sources internes au studio.
Publication initiale le 20 mars 2013.

Après le lancement de la vague de licenciements qui a touché et touche encore DreamWorks Animation suite aux résultats catastrophiques des Cinq Légendes,  les artistes du studio ont appris une autre mauvaise nouvelle.

Heures supplémentaires mieux payées… Mais contrats modifiés

Au début de l’année, le code du travail a été modifié en Californie : une entreprise a désormais pour obligation de payer 1,5 fois le salaire horaire habituel au-delà de 40 heures par semaine.

Jusqu’ici, il était possible d’inclure dans le contrat des dispositions spécifiques. Concrètement, la majorité des artistes de DreamWorks Animation étaient sous un contrat de 50 heures par semaines, avec 40 heures de travail et 10 heures supplémentaires « prépayées ». L’intérêt pour le studio est de pouvoir disposer d’heures supplémentaires à peu de frais. Si les heures supplémentaires ne sont pas utilisées, le salaire ne change pas.

Mais avec cette nouvelle disposition, qui s’applique sur les contrats en cours, il devient impossible d’utiliser cette astuce.
La conséquence est que tous les contrats de type 40+10 sont revus en contrats de 40 heures, sans heures supplémentaires déjà incluses (elles seront donc payées en plus).
En apparence, il s’agit d’une bonne nouvelle : salaire identique et pas d’heures supplémentaires incluses, qui seront donc forcément payées en plus.

A ceci près que DreamWorks semble décidé à obtenir la même quantité de travail… Sans payer plus : les artistes devront donc obtenir en 40 heures ce qu’ils produisaient en 40h+jusqu’à 10 heures supplémentaires. Avec l’augmentation du coût des heures supplémentaires, le studio semble bien décidé en à payer un minimum.

De plus, lorsque les contrats des artistes seront renégociés (ce qui arrive lors du renouvellement des contrats, dont la durée est limitée), DreamWorks va, d’après ce qui a été communiqué, passer à 45h heures par semaine (dont 5 heures supplémentaires) au lieu de 40, au même salaire global. Du moins à première vue : comme nous allons le voir, les choses se compliquent en pratique.

Exemple concret :

– prenons le cas d’un artiste payé 2750$ par semaine jusqu’ici, pour 40 heures + 10 heures supplémentaires optionnelles prépayées. S’il ne fait pas ces heures supplémentaires, il touche le même salaire. Il touchera donc entre 55 et 68,75$ de l’heure, selon qu’il fasse ou non des heures supplémentaires.

– il va désormais (en attendant un renouvellement de son contrat) travailler 40 heures par semaine pour le même salaire, soit 68,75$/h quoiqu’il arrive. Une hausse du salaire horaire moyen, donc, mais une charge de travail plus élevée puisque le studio ne voudra plus payer d’heures supplémentaires, ou en tous cas un minimum.
Concrètement et la plupart du temps, il touchera le même salaire hebdomadaire mais devra travailler plus vite.

– lors du renouvellement et donc de la renégociation, DreamWorks proposera un contrat de 45 heures (40 heures classiques et 5 heures supplémentaires), a priori au même salaire qu’auparavant, soit 2750$/(40+10*1,5)=57,9 dollars de l’heure en moyenne.
Sauf que ces heures supplémentaires ne seront pas prépayées et donc non payées si non effectuées. Elles seront évidemment exclues d’office durant les congés, arrêts maladie, etc.
Avec les règles actuelles chez DreamWorks, les artistes ont au total 35 jours de vacances, jours fériés et jours maladie par an. Il en résulte d’office, après calcul, une perte de salaire de 2777$ par an.
Comme les artistes auront eu l’habitude de travailler avec 40 heures par semaine seulement, il est fort possible que ces 5 heures supplémentaires se fassent rares même en dehors des congés ; le temps le dira.

Au final, et si les artistes manquent encore de recul pour évaluer les effets des nouveaux contrats, il semble bien qu’ils leur soient clairement défavorables, avec baisse des salaires et hausse forcée de la productivité.

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