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Impression 3D : DRMs et armes open-source, les futurs enjeux

L’idée était prévisible : un brevet (accessible en ligne) a été déposé aux USA sur le concept de DRM pour l’impression 3D.

Le concept : incorporer un système de contrôle à la fois aux modèles 3D destinés à l’impression et dans les logiciels de gestion des imprimantes. Comme pour un fichier musical ou un jeu vidéo, il serait alors possible de limiter les usages : nombre d’impressions ou encore matériaux utilisés.
A noter, le brevet est en fait très vaste : son champ d’application couvre non seulement l’impression 3D mais aussi l’extrusion, les tatouages, la peinture, l’injection de teinture, le moulage…

On imagine évidemment de nombreuses applications, à commencer les plateformes d’impression 3D qui pourraient ainsi livrer des modèles aux clients (et non des produits imprimés par ces services en ligne) tout en s’assurant que les particuliers et entreprises ne pourront pas reproduire à l’infini les objets.

La société à l’origine du dépôt de brevet est Intellectual Ventures, un patent troll notoire : alors qu’elle ne comporte que 800 employés, elle gère un portefeuille titanesque de brevets (la plupart acquis auprès de tiers) et son modèle économique consiste à proposer des licences d’utilisation, sans aucune intention d’utiliser elle-même les brevets qu’elle possède.

Ceci étant dit, ce brevet peut faire sourire : l’histoire des DRMs prouve qu’ils ont toujours rapidement été mis en échec. Dans le cas présent et pour l’impression 3D on imagine la possibilité de casser la protection, ou tout simplement la création de modèles sans DRM à partir d’objets 3D scannés. Après les films pirates CAM et DVDRip, bientôt les objets 3D LaserSCAN ou 3DRip ?

Cette annonce souligne toutefois les enjeux de la démocratisation de l’impression 3D : si les modèles sont reproductibles à l’infini, et avec une palette de matériaux sans cesse plus large, certaines dérives seront à prendre en compte.
Wired signalait ainsi il y a quelques jours que Stratasys a retiré manu militari une de ses imprimantes à un client, Defense Distributed : un collectif qui comptait s’en servir pour imprimer des armes et partager des plans en open-source. Ce qui n’empêche pas Stratasys de vendre ses produits à des fabriquants d’armes établis.

Ci-dessous, une vidéo de présentation de Defense Distributed.

Les futurs enjeux de la démocratisation de l’impression 3D se font donc déjà sentir, avant même son avènement. Reproduction illicite d’objets mais aussi et surtout reproduction d’objets illicites risquent fort d’être des thèmes récurrents dans les années à venir.

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