S’ils attirent un public plus ciblé que les grosses conférences et séances évènements du Festival d’Annecy, les Territory Focus du MIFA méritent le détour. Ils sont l’occasion de découvrir des projets de zones géographiques spécifiques, à des stades d’avancement variés : généralement, un scénario et des concepts, voire quelques portions d’animation.
Cette année, nous avons choisi d’assister au South African Territory Focus, qui fut l’occasion de découvrir 5 concepts aux positionnements très différents.
Donald Mashigo
– Run, Nina, Run, tout d’abord, un projet de long-métrage porté par Donald Mashigo de Mashconcept Studios.
Le film mettra en scène Nina, une jeune fille de 11 ans courageuse et intelligente, capable de courir très vite. Un détail qui lui sera fort utile : kidnappée par des trafiquants, elle parviendra à s’échapper mais devra ensuite affronter les éléments et les animaux sauvages.
Le film proposera donc des thématiques et un scénario relativement sombres. Il visera adolescents, jeunes adultes et parents. Donald Mashigo nous a expliqué vouloir produire un film qui se situerait dans la lignée de Tower ou Valse avec Bashir.
Isaac Mogajan
– Dans un style très différent et plus léger, Tonko nous a été présenté par Isaac Mogajan de Diprente Films. Tonko est un projet de série d’animation en 52 épisodes de 11 minutes, destiné aux 6-9 ans.
Source des concepts : compte Instagram de Terence Maluleke, character designer et spécialiste du développement visuel
Le concept : un enfant nommé Tonko qui se retrouve en possession d’un masque lui permettant de se transformer d’acquérir la sagesse et les pouvoirs d’un de ses ancêtres. Le hic : Tonko est incapable de contrôler lequel de ses ancêtres est canalisé par le masque, qui a donc un caractère imprévisible et changeant.
Encore à l’état de scénario, ce projet s’oriente manifestement vers un univers visuel très coloré et stylisé. Les concepts présentés nous ont semblé très prometteurs.
Peter O’Donoghue
– Peter O’Donoghue présentait le long-métrage Electric Juju lui aussi ancré dans le fantastique et la magie. Dans ce film d’animation 2D, on suivra une jeune fille emportée dans un monge étrange où elle croisera un vieil homme doté d’un objet magique (le coeur d’un géant). Ensemble, ils devront affronter divers dangers avant que la fillette ne puisse retrouver le chemin de son foyer.
La force du projet tient notamment à son univers atypique et complexe : les descriptions de Peter O’Donoghue, riches et détaillées, montrent que le concept est déjà très avancé.
Ci-dessus : quelques concepts du projet
Ambitieux, Peter O’Donoghue se donne comme références les travaux du studio Cartoon Saloon et la série Samuraï Jack. Les concepts étant quasi finalisés, il cherche des financements pour réaliser l’animatique, mais aussi des distribueurs et partenaires.
Lwazi Msipha
– Ringa Mzansi, présenté par Lwazi Msipha, est un concept plus moderne et visant les jeunes adultes et adultes. Inspirée des talk shows à l’américaine, cette série comique suit un présentateur TV et son équipe composée de personnages hauts en couleurs et aux relations dysfonctionnelles. La technique retenue est mixte : animation 2D pour les intérieurs, 2D et décors réels en extérieur.
Comme un véritable talk-show, des sujets de société seront abordés. Les références à l’actualité seront en revanche exclues, les délais de production ne permettant pas d’avoir autant de réactivité qu’une émission live.
Twende
– Enfin, Twende est une série jeunesse portée notamment par Mike Scott et mettant en scène… Un pangolin. Nommé Twende, celui-ci exerce le métier de moto-taxi. Accompagné d’un petit oiseau qui a peur de voler, il doit faire face à la concurrence d’une entreprise tenue par une mangouste, l’antagoniste de la série.
Produit par Braintrust et Mind’s Eye Creative, le projet nous a été présenté comme une sorte de « Bob L’Eponge avec un twist Africain », et il est vrai que l’aspect assez décalé de Twende rappelle la célèbre série.
Hélène Sifre (Braintrust) et Mike Scott
Sujets légers ou sombres, mondes fantastiques ou éléments ancrés dans le réel, ces projets issus d’Afrique du Sud font preuve d’une grande diversité. Le Festival d’Annecy ayant annoncé que l’Afrique serait le continent à l’honneur l’an prochain, la sélection promet donc d’être très variée, et nous aurons peut-être l’occasion de revenir sur certains des projets évoqués ici, si leur financement et fabrication aboutissent.