Après avoir fait le tour des festivals, le court-métrage Blind Mice de Nicholas D’Agostino arrive en ligne.
On y suit Walter, un malfrat qui sort tout juste de prison. Désireux de laisser derrière lui sa vie criminelle, il se laisse néanmoins convaincre de participer à une arnaque : son passif risque en effet de réduire à néant ses chances de trouver un travail et de pouvoir se ranger.
L’arnaque en question est une variante du « Green goods scam« , populaire au 19ème siècle aux USA. Son principe consistait à proposer aux victimes d’acheter à bas prix une grosse somme de faux billets présentés comme de très bonne qualité (les billets présentés aux victimes étant en réalité de vrais billets, afin de parfaire l’illusion). Durant la transaction et profitant de la distraction de la victime, le sac d’argent était alors discrètement échangé contre un contenant similaire mais contenant sciure ou papier sans valeur. Après avoir acheté le second sac sans le savoir, les victimes avaient peu de chances de porter plainte, puisqu’aller voir la police impliquait de dénoncer leur propre tentative d’acheter de la fausse monnaie.
Si Blind Mice reprend cette structure globale, une variante est ici insérée : comme l’explique le réalisateur, il y a une arnaque dans l’arnaque.
Nicholas D’Agostino a manifestement voulu mêler les thématiques. Outre l’évocation des Etats-Unis à la charnière du 19ème et 20ème siècles, le réalisateur a choisi de mêler humains et animaux anthropomorphiques, dans le style de l’animation du début du 20ème siècle. Un choix qui permet implicitement de renvoyer aux stéréotypes racistes de l’époque.
Profondément ancré dans le genre du film noir, Blind Mice nous propose un scénario sombre et riche en dialogues, servis par un soin tout particulier apporté aux marionnettes et à leur animation en stop-motion.
Blind Mice from Pox Films Inc. on Vimeo.