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Critique : Minuscule 2 – Les Mandibules du bout du monde

Minuscule 2

Après la série animée et le film Minuscule : La Vallée des fourmis perdues, Hélène Giraud et Thomas Szabo se sont lancés dans une suite intitulée Minuscule 2 : Les Mandibules du bout du monde, qui sort cette semaine au cinéma.
Il faut dire que le premier long-métrage avait reçu un bon accueil, tant critique (César du meilleur film d’animation) que public (près de 5 millions d’entrées dans le monde).

Ce nouvel opus reste dans la lignée de son grand frère, tout en adoptant des changement bienvenus. La continuité se traduit par un retour des personnages phares (coccinelle, fourmi, araignée), du mélange 3D/images réelles et l’absence de paroles, même si quelques écarts ont lieu ici en raison d’une plus forte présence humaine.
Le dépaysement, lui, est assuré par un nouveau lieu : le scénario nous fait quitter les forêts hexagonales pour aller en Guadeloupe.

Minuscule 2

Si cette évolution géographique est bienvenue, ce n’est finalement pas elle qui est au coeur du renouvellement. La mise en scène, pour commencer, est nettement plus dynamique. Il faut dire qu’Hélène Giraud et Thomas Szabo avaient pour le premier volet été obligés de prendre en compte l’utilisation de caméras relief assez lourdes et peu maniables ; associées à une réalisation volontairement proche du documentaire, elles avaient naturellement conduit à des plans assez statiques.
Le choix d’une caméra plus fluide a nécessité l’utilisation de nouveaux outils comme de la photogrammétrie (pour passer d’une échelle humaine à celle des insectes dans un même lieu), et le résultat nous semble réussi.

Minuscule 2

Hélène Giraud et Thomas Szabo ont manifestement tenu à conserver une esthétique « maquette » sur de nombreux décors (y compris ceux en 3D). Une bonne idée : le mélange images réelles/3D/maquettes aurait facilement pu tomber dans l’assemblage dissonant, mais fonctionne plutôt bien. Le résultat est visuellement cohérent.

Minuscule 2

Globalement, on appréciera d’ailleurs un travail plus poussé techniquement et artistiquement, en particulier sur les créatures : crabes, mantes religieuses, mais aussi et surtout les sublimes chenilles. Tous ces personnages ont droit à une animation de qualité, qui évite de sombrer dans un excès d’anthropomorphisme.

Enfin, côté scénario, Minuscule 2 : Les Mandibules du bout du monde oscille entre aventure, mission de sauvetage, exploration et comique de situation, avec une touche d’écologie et une bonne dose de romantisme.

On pourra faire quelques reproches au film, comme quelques éléments de scénario assez prévisibles en raison notamment de la reprise des codes classiques de certains genres. Mais Minuscule, ce sont avant tout des personnages attachants, des émotions qui bourdonnent et une plongée dans la nature à petite échelle. De ce point de vue, Thomas Szabo, Hélène Giraud, Futurikon, The Yard et Supamonks ont pleinement réussi leur pari. Nous ne pouvons donc que vous recommander de vous plonger dans ce long-métrage.

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