Image tirée du court-métrage The Archivist de l’ESMA et utilisée pour illustrer le questionnaire avec l’autorisation de l’équipe du film : Inès Bourie, Robin Froissart, Fiona Lynch, Nicolas Morel, Pascaline Perez, Thomas Rouquette.
Claire Lefranc, chargée de production dans le secteur de l’animation, lance une enquête sur les discriminations au sein de l’industrie de l’animation française.
Dans la lignée de l’affaire Weinstein et des mouvements comme #MeToo, la parole s’est libérée entre autres dans le secteur des arts, avec des conséquences concrètes comme le départ de John Lasseter de Disney-Pixar (de nombreuses personnes au sein du studio s’opposant à son éventuel retour) et le renvoi de Chris Savino de Nickelodeon.
Du côté Français, certaines initiatives sont nées pour prendre mesure du problème. On pensera notamment à l’enquête pour le secteur du jeu vidéo lancée par l’association RIJV (Rassemblement Inclusif du Jeu Vidéo) et le STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo).
En revanche, il n’y avait pas encore eu d’enquête similaire pour l’animation française, alors qu’elle regroupe plus de 6000 personnes et qu’elle est malheureusement elle aussi concernée par la question, comme tous les secteurs professionnels.
C’est dans ce cadre que Claire Lefranc lance son enquête. Elle explique que l’objectif n’est pas d’accuser ou d’appeler au boycott de tel ou tel studio, mais d’obtenir un état des lieux et une vision globale du milieu de l’animation en termes de discriminations (sexisme, racisme, homophobie, etc) et d’inclusivité.
La démarche a donc comme ambition de mettre en lumière la situation actuelle dans le monde professionnel mais aussi dans les écoles, afin de résoudre les problèmes qui seront rendus visibles.
L’enquête est bien évidemment anonyme : sauf précision contraire et explicite au sein du formulaire, vos réponses personnelles ne seront pas rendues publiques. Ce sont les résultats globaux qui seront diffusés par la suite, à la fois aux médias du secteur (comme 3DVF) et aux syndicats ou organismes liés à l’animation.
L’enquête est déclinée en deux versions :
– la première vise le secteur étudiant et enseignant : vous pouvez donc y répondre si vous êtes en école, quel que soit votre statut ;
– la seconde cible le secteur professionnel. Là encore, vous pouvez y répondre quelle que soit votre statut (CDI, intermittence, stage, freelance, etc), métier (du scénario à la post-production) ou votre ancienneté dans le milieu.
Bien entendu, l’intérêt de ces enquêtes dépendront du volume de réponses. Si la question vous intéresse, n’hésitez pas à les partager autour de vous.
Dans le but de faire connaître la démarche, Claire Lefranc a prévu la distribution de flyers lors du Festival d’Annecy (visuel ci-dessous), avec des QR Codes pour accéder plus facilement aux deux déclinaisons.
Des organismes, associations et collectifs vont également relayer le lancement de l’enquête : Le SPIAC, le SNTPCT, l’AGRAF, l’AFCA, le collectif Animation 16, Velma de Troy ou encore la CPNEF (Commission Paritaire Nationale Emploi et Formation de l’Audiovisuel).