Extrait de la bande-annonde du jeu Steel Division : Normandy 44, par Eugen Systems
Près d’un mois et demi après le début d’un mouvement social de 24 salariés sur les 44 personnes que compte l’entreprise, la grève a pris fin au sein du studio de jeux vidéo Eugen Systems.
Nous avons déjà plusieurs fois évoqué cette affaire : en bref, les salariés dénonçaient le non-respect du code du travail par la direction, avec des accusations graves portant sur le temps de travail, la non application des minimas prévus par la convention collective ou encore des primes non versées.
La direction, elle, niait avoir commis la moindre irrégularité.
Si la grève prend fin, ce n’est pas parce que la direction a cédé : au contraire. Dans le communiqué qui annonce la fin du mouvement, daté du 10 avril, les ex-grévistes indiquent que c’est le blocage de tout dialogue qui les force à cesser le mouvement. Ils précisent avoir repris le travail le 3 avril.
Pour autant, les ex-grévistes n’annoncent pas une défaite totale. Une quinzaine de personnes, employées actuellement ou par le passé au sein d’Eugen Systems, ont saisi les prud’hommes et comptent donc passer par cette voie, plus longue, pour obtenir gain de cause.
Malgré ce bilan en demi teinte, le mouvement marque un tournant au sein du secteur vidéoludique français, dans lequel les grèves sont un évènement rarissime. Les revendications des salariés ont été largement reprises dans les médias. Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV), qui a soutenu le mouvement et hébergé les communiqués des grévistes, a également été mis en avant. Même si la grève au sein d’Eugen Systems n’a pas porté ses fruits, elle pourrait inciter les employés d’autres sociétés à imiter cet exemple.
Le cas du STJV pourrait peut-être aussi inciter d’autres secteurs à lancer leurs propres syndicats ou à en rejoindre, par exemple du côté de l’animation et les effets visuels.
Voici pour finir le dernier communiqué rendu public par les salariés. Notez que la caisse de grève mis en place sur le site Pot Commun restera encore ouverte pour une courte durée. Elle a déjà permis de récolter plus de 14 000€, répartis entre les grévistes selon des règles énoncées dans un précédent communiqué.
Second Wave
Les employés grévistes d’Eugen Systems