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Critique : Lou et l’ïle aux Sirènes, film d’animation fou et coloré de Masaaki Yuasa

Lou et L'île aux Sirènes

Cette semaine sort dans les salles françaises Lou et L’île aux Sirènes, film d’animation japonais de Masaaki Yuasa (à qui l’on doit notamment Mind Game), qui a remporté le Grand Prix du Festival d’Annecy en juin dernier.

Réalisé en animation 2D (Flash), le long-métrage nous fait découvrir une petite ville de pêcheurs au Japon. Le jeune Kai, fortement marqué par le divorce de ses parents, se réfugie dans la création de musique. Une passion qui l’amènera à rencontrer Lou, une sirène attirée par ses mélodies. Problème : les habitants du village sont convaincus que les sirènes sont responsables de morts et catastrophes…

En pratique, Lou et L’île aux Sirènes fonctionne un peu comme un rêve détonnant, mêlant séquences de musique pop, réflexion sur l’amitié et l’adolescence, légendes mais aussi une direction artistique cartoon et colorée.
Le parti pris visuel est d’ailleurs très clairement l’un des points forts du film : les character designers Yôko Nemu et Nobutake Itô ont apporté de bonnes idées, avec notamment la chevelure de Lou et ses poissons. De même, la direction artistique d’Hirosi Ohno permet de recréer une ambiance de port de pêche ancré dans la réalité, apportant ainsi du contraste à d’autres éléments souvent loufoques.
L’animation en Flash est elle aussi une réussite, notamment sur tout ce qui touche aux éléments liquides.

Une réussite totale, donc ? Pas tout à fait. On peut reprocher au film certains aspects trop classiques pour une partie des personnages, mais surtout son rythme mal géré : avec ses 112 minutes, presque deux heures, Lou et L’île aux Sirènes passe par des détours qui n’apportent finalement pas grand chose aux thématiques centrales. A l’inverse, certaines séquences majeures auraient mérité d’être plus développées.
Sans dévoiler la trame, nous avons aussi noté une sous-intrigue dont la résolution très rapide est presque expédiée, et donc finalement assez décevante sur le plan narratif.

Reste que Lou et L’île aux Sirènes nous berce dans un rêve éveillé coloré, joyeux, musical, fluide et dansant. Le distributeur français, Eurozoom, nous indique que le réalisateur Masaaki Yuasa a voulu sortir des sentiers battus : de ce point de vue le pari est réussi. Le résultat est un projet très largement éloigné des grosses productions sorties cet été, et qui apporte du large un vent de fraîcheur en cette rentrée 2017.

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