Peta Bailey et Gabriele Zucchelli de MPC
Dans le cadre de la conférence effets visuels du festival d’Annecy, MPC a bien voulu revenir sur Le livre de la Jungle.
La présentation était dirigée par Peta Bailey et Gabriele Zucchelli, Animation Supervisors au sein du studio ; chacun a supervisé la moitié du travail d’animation.
Au total, 105 animateurs de MPC Londres et Bangalore ont travaillé sur le film. Ils ont eu la tâche colossale de donner vie à 54 espèces d’animaux, sachant que MPC a truqué 1200 plans et qu’il a fallu pas moins de 240 millions d’heures de calcul sur renderfarm pour boucler le projet.
Le défi était évidemment l’ampleur de la tâche, mais aussi le fait que le film comporte un acteur humain bien réel : il fallait donc gérer les interactions à la perfection, notamment du côté de la fourrure.
Le planning d’animation s’étalait sur un an, et a débuté par l’étude des différents animaux et de leur « signature » : comprendre leurs comportements, leur façon de bouger. En effet, l’objectif était d’éviter de les faire jouer comme des humains, en leur collant une bouche déformable à volonté. La consigne : conserver le côté animal, respecter les personnages Disney sans ôter l’aspect naturel des bêtes.
En pratique, les animateurs ont épluché de nombreuses références pour trouver des expressions chez chaque espèce animale qui pouvaient évoquer des expressions humaines, et veillé à respecter le comportement des yeux. L’idée était de copier ces références et mouvements réels, puis de les améliorer légèrement. De quoi obtenir des animaux expressifs mais qui restent sauvages et crédibles.
Une librairie d’animation a été empoloyée pour le blocking, par exemple pour la meute de loups (jeunes et adultes), les buffles, sangliers, etc.
Peta Bailey et Gabriele Zucchelli ont longuement évoqué la scène de chanson avec Mowgli et Baloo, « Bear necessities » (« Il en faut peu pour être heureux« ). Rappelons que Mowgli est alors assis sur le ventre de Baloo, lui-même faisant la planche dans une rivière. La séquence a été particulièrement difficile à créer, notamment du fait que l’équipe a commencé le travail avec un rig encore non finalisé.
Un gros travail de questionnement et d’essais a été nécessaire, par exemple pour définir quel volume de ventre sortirait de l’eau. De même, si Baloo était censé lever les bras à un moment, cela impactait forcément la posture de Mowgli.
Concrètement, selon les plans il a souvent été nécessaire de remplacer les membres de Mowgli (notamment pour la question du niveau de l’eau), et de corriger la direction du regard.