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Annecy 2016 : en quête de diversification, Cinesite s'anime

Cinesite

Eamonn Butler, Head of Animation chez Cinesite, a présenté au festival d’Annecy une conférence sur l’avenir du studio. Si l’entreprise est plutôt connue pour son travail dans le secteur VFX, elle cherche depuis 2013 à se diversifier et à percer dans le secteur de l’animation, de façon à assurer une meilleure stabilité financière.

Problème : pour obtenir des commandes dans ce domaine, il faut disposer d’une bonne expérience, qui ne peut s’obtenir… Qu’en ayant eu des commandes. Un cercle vicieux renforcé par le fait que si la propriété intellectuelle n’appartient pas au studio, celui-ci ne peut pas se servir d’un projet pour mettre en avant ses capacités.

Cinesite a contourné la question en créant un court-métrage intitulé Bean, faux spot de pub en animation 3D. Un projet qui a connu un gros succès (14 millions de vues sur Youtube à ce jour).

A partir de 2014, les choses se sont accélérées pour Cinesite : le studio a pu lancer des projets et mettre en place un véritable studio d’animation à Montréal (750 artistes au total, en comptant à la fois animation et VFX).

Mieux encore : Eamonn Butler a indiqué que le studio dispose de quatre projets, un nombre « magique » puisqu’il signifie que comme les projets sont légèrement décalés, chaque département (pré-production, assets, animation, rendus) peut travailler en permanence. Les équipes ont donc du travail continu, ce qui améliore l’efficacité, baisse les coûts et permet d’attirer des artistes plus compétents.

Les projets prévus, par ordre de sortie :
Charming, une comédie musicale sur une jeune prince bourreau des coeurs ;
Gnomes, l’histoire d’une jeune fille qui découvre que sa nouvelle maison contient d’étranges secrets et se retrouvera dans une guerre entre les Gnomes et leurs adversaires, les Troggs ;
Trouble, un chiot devenu chien errant qui devra apprendre à affronter le monde réel ;
– un dernier film d’animation, enfin, sur lequel aucune information n’est disponible.

A noter également, Cinesite participe au projet Klaus, coproduit avec Sergio Pablos Animation : chaque studio gèrera environ 50% du travail.

Eamonn Butler a souligné que les VFX et l’animation ne peuvent pas se gérer de la même façon, et que le studio doit donc éviter de vouloir reproduire des méthodes issues des effets visuels. Ceux-ci sont un « sprint » qui nécessite une grande capacité d’adaptation et des changements permanents, avec un travail parallèle sur de multiples projets.
L’animation pour le cinéma procure plus de stabilité, une sorte de marathon dans lequel les changements sont réfléchis et la production linéaire.

Autre grosse différence, pour Eamonn Butler : les effets visuels sont un service, donc un secteur dans lequel l’aspect business passe avant la création. Il regrette d’ailleurs que les studios vendent finalement une capacité technologique plus que le talent de leurs artistes.

En ce qui concerne les outils, Cinesite fait appel à des logiciels du commerce. Eamonn Butler a précisé que cela coûtait moins cher au studio qu’une équipe dédiée au maintien d’outils maison.

Côté embauche, le manque d’artistes au Québec a conduit Cinesite a trouver des approches alternatives, comme un partenariat avec le site de formation iAnimate : Cinesite embauche des artistes qui sont payés tout en étant formés. Un système qui évite donc les stages pas ou peu rémunérés. Cette approche est évidemment rendue possible par le fait que Cinesite a une approche dans la durée.

Pour les budgets, Cinesite semble se positionner nettement sous la barre des 100 millions de dollars. Enfin, côté distribution, le studio est ouvert à toutes les possibilités : distribution classique, mais aussi Netflix ou Amazon.

Voici enfin l’enregistrement de la conférence, en anglais :

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