A l’occasion du Festival d’Annecy 2016, le CNC organise une table ronde le mardi 14 juin de 17h30 à 18h45 sur le thème : « Le tournant de l’animation française des années 80 à nos jours. »
L’évènement se tiendra à l’Impérial Palace, salles Verdi A&B, et est ouvert à tous les accrédités.
Voici les interventions prévues :
Déroulé des interventions
Table ronde modérée par Denis Walgenwitz
Réalisateur, scénariste et animateur, Denis Walgenwitz préside depuis 2005 l’Association française du cinéma d’animation.
Introduction de Frédérique Bredin, présidente du CNC
Dominique Puthod : “Annecy : un événement qui a toujours su se renouveler”
Depuis son origine, la manifestation a connu des bouleversements profonds que l’on peut qualifier de transitions critiques. Ainsi, 1982 marque une rupture : changement de direction, ouverture à tous les genres et toutes les techniques, création du marché du film. Pour mieux comprendre le processus de changement mis en oeuvre et la nouvelle stratégie déployée par l’évènement, une confrontation du contexte local, national et international sera présentée.
Dominique Puthod est Maître de Conférences en sciences de gestion à l’université Savoie Mont-Blanc. Président du Festival international du film d’animation depuis 1997, il est également élu local : maire-adjoint à la culture de la ville d’Annecy, vice-président culture de la communauté d’agglomération d’Annecy et conseiller départemental, délégué à l’enseignement supérieur, au département de la Haute-Savoie.
Jack Lang : “Les années 80 et le plan image”
Ces années ont permis de faire émerger une véritable filière liée à l’animation grâce à la mise en place d’une politique publique ambitieuse : soutien aux studios, aux formations, mise en place d’obligations d’investissement et de diffusion au sein des chaînes de télévision, accompagnement des nouvelles technologies (3D), modifications majeures du paysage audiovisuel français. Ces mesures ont clairement constitué le socle du développement d’une forte industrie en France. Ces années correspondent également à la volonté de déployer la dimension économique de la culture, ce qui s’est notamment traduit dans le domaine de l’audiovisuel et du cinéma par la création de marchés du film sur le territoire français.
Ministre de la Culture de 1981 jusqu’en 1986, puis de 1988 à 1993, il cumule les fonctions de ministre de la Culture et de ministre de l’Éducation nationale de 1992 à 1993. Maire de Blois de 1989 à 2000, il est également député pendant plus de 20 ans, d’abord du Loir-et-Cher, puis du Pas-de-Calais. De 2000 à 2002, il rejoint le gouvernement du Premier ministre Lionel Jospin en tant que ministre de l’Éducation nationale. En 2013, le Président de la République, François Hollande, le nomme à la présidence de l’Institut du monde arabe. Jack Lang est également l’auteur de très nombreux ouvrages et articles de référence.
Marc du Pontavice : “La reconquête du marché intérieur de l’audiovisuel”
Jusqu’au début des années 80, les séries américaines et japonaises occupent très majoritairement les écrans. En quelques années, les séries françaises vont prendre une place majeure dans le PAF et l’animation va devenir rapidement le genre le plus exporté de l’audiovisuel. La multiplication des chaînes et la création de programmes jeunesse vont stimuler la demande de programmes et constituer une opportunité pour les acteurs français.
Marc du Pontavice est président et fondateur de Xilam Animation, qui s’est imposée comme l’un des leaders de la production d’animation dans le monde avec des succès internationaux comme Oggy et les Cafards, Zig et Sharko, Les Dalton, Les Zinzins de l’Espace. Il est également producteur et fondateur de la société One World Films qui produit des longs métrages (Gainsbourg, vie héroïque, La guerre des Boutons).
Jacques Bled : “Le renouveau du long métrage français et européen”
En 1999, le film de Michel Ocelot Kirikou et la sorcière remporte, au-delà de l’estime de la critique un véritable succès commercial avec près de 1 million d’entrées au cours de sa première exploitation en France. Cette réussite va ouvrir la voie au long métrage européen et permettra le financement d’autres longs métrages français. Depuis cette date et jusqu’à ce jour, le nombre de films français produits et proposés sur les écrans n’a cessé d’augmenter. Face aux majors américaines et aux comédies familiales, la période actuelle fait apparaître la fragilité des films indépendants.
Jacques Bled fonde avec quatre partenaires en 1986 la société Mac Guff Ligne, studio d’images numériques spécialisé dans l’animation 3D et les effets spéciaux pour la publicité et le cinéma. Depuis 2011, il est président de la société Illumination Mac Guff, créée par Universal Pictures. Le studio d’animation a fabriqué notamment, Moi, Moche et Méchant (2010), Le Lorax (2012), Moi, Moche et Méchant 2 (2013), Les Minions (2015). Jacques Bled a été nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres et président de la commission des industries techniques au sein du CNC. Il a été désigné “Personnalité de l’Année 2013” par les lecteurs du Film Français.
Kristof Serrand : “Y-a-t-il une french touch ?”
Beaucoup d’animateurs français travaillent dans de grands studios américains. Y-a-t-il un talent singulier des artistes français et si oui à quoi tient cette spécificité ? La qualité reconnue du modèle de formation est-elle un levier essentiel ? Quel regard peut-on porter sur les deux systèmes nord-américain et français ?
Après une formation aux Gobelins et aux Beaux-Arts de Paris, Kristof Serrand commence sa carrière d’animateur au début des années 80, en travaillant aux côtés de Jacques Rouxel, René Laloux, Paul Grimault, et sur les longs métrages d’Astérix au studio Gaumont. En 1989, il part pour Londres rejoindre Amblimation, le nouveau studio de Steven Spielberg, puis participe en 1995 à la création de Dreamworks, pour lequel il travaille toujours actuellement.
On retrouvera les informations pratiques sur le site du festival.