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Lors du SIGGRAPH, une conférence a porté sur l’Academy Color Encoding System (ACES) et son usage dans les effets visuels. Cette approche tend à devenir un standard pour la gestion colorimétrique, l’échange d’images et l’archivages pour le cinéma et la télévision.
ACES permet d’établir une cohérence colorimétrique, de façon à faciliter le travail sur toute la chaîne de production et post-production. De quoi, par exemple, faire en sorte que les artistes puissent réellement voir ce que le réalisateur veut leur montrer, mais aussi faciliter l’intégration de visuels issus de multiples studios.
La version 1.0 est sortie cette année : il s’agit donc encore d’un standard jeune.
La conférence était modérée par Sebastian Sylwan, CTO (Chief Technology Officier) et Creative Partner chez Felix & Paul Studios, ex CTO de Weta Digital.
Côté intervenants, étaient présents :
– Ray Feeney, Président/Fondateur de RFX Inc, quadruple primé aux Oscars Scientifiques et Techniques ;
– Michael Whipple, Directeur exécutif pour les technologies de post-production chez Sony Pictures Entertainment;
– Alex Fry, Compositing / Color pipeline supervisor. Il a travaillé sur des films comme Gatsby Le Magnifique, La Grande Aventure Lego ;
– Chris Davies, TD (Technical Director) chez Skylab. Il a notamment travaillé sur Chappie, Elysium ;
– Marie Fetiveau, ingénieure R&D et Pipeline TD chez Rodeo FX. Elle a travaillé sur Les Quatre Fantastiques, Furious 7.
Ray Feeney a rappelé les problèmes liés à la mauvaise gestion colorimétrique. Par exemple, des plans parfaits au sein du studio, approuvés par le superviseur et le réalisateur, ont souvent donné des résultats catastrophiques en salle de cinéma. La solution : faire en sorte que tout le pipeline travaille dans le même espace colorimétrique.
Il a souligné qu’ACES est un projet porté et dirigé par l’industrie elle-même. Pour lui, l’adoption d’ACES est à un tournant, et tend à se généraliser ; pour l’heure, une quarantaine de longs-métrages ont fait appel au standard.
Alex Fry d’Animal Logic a précisé que le studio a adopté ACES pour La Grande Aventure Lego. Un choix en partie lié aux conditions de tournage : entre la 3D, les images issues de caméras Arri Alexa ou encore d’un réflex Canon 5D Mk III, il était indispensable de rationnaliser la gestion de la couleur.
Marie Fetiveau de Rodeo FX, de son côté, a donné la perspective d’un studio de plus petite envergure. Pour elle, ACES est avant tout un atout pour travailler avec d’autres studios et entités. Adopter un standard comme ACES permettrait à toute l’industrie de gagner un temps considérable au lighting et au compositing, en disposant entre autres d’une cohérence de balance et d’exposition.
Il ne s’agit donc pas pour elle d’une simple option, mais d’une nécessite pour toute l’industrie.
Enfin, elle a précisé que son objectif futur était de généraliser l’utilisation d’ACES dans tout le pipeline du studio.
Chris Davies a évoqué des exemples concrets des avantages liés à ACES, comme le fait de pouvoir avoir exactement la même image en entrée et sortie durant la post-production, sans problème colorimétrique à gérer.
Pour plus de détails sur ACES, nous vous invitons à consulter le site officiel.