En avril dernier, nous vous avions présenté Jweel, un service de création de bijoux faisant appel à l’impression 3D.
Skimlab, la start-up française à l’origine du concept, a bien voulu nous permettre d’effectuer un test.
Jweel propose de créer des bagues et des pendentifs. Deux méthodes de modélisation sont proposées :
– un mode texte pour les bagues : il suffit alors d’écrire un texte, d’indiquer la police de caractères et le diamètre de la bague ;
– un mode sculpture, pour les bagues et pendentifs, qui offre plus de liberté.
Dans les deux cas, il est possible de choisir le matériau (or, argent, titane, acier, métal cuivré) et la finition (qui dépend du matériau).
La création se fait directement dans un navigateur web, via une application WebGL, et il n’y a plus ensuite qu’à passer commande.
Pour notre test, nous avons opté pour une bague en argent, en mode texte. Nous y avons incorporé des lettres, mais aussi des motifs divers (classés par thème dans l’interface : géométrique, celtique, ornements, blasons, etc) qui donnent une bonne idée de la précision.
A noter, la finition « premium » employée fait forcément perdre quelques détails au modèle : Jweel nous l’avait indiqué, et pour ceux qui voudraient préserver les détails les plus fin, une finition « sablé » sera préférable.
La Création
Interface simple, création rapide : le grand public n’aura pas de mal à se servir de l’outil en mode texte. Le mode sculpture demandera un peu plus de pratique aux débutants, mais sa prise en main ne posera pas de problème aux infographistes.
Ci-dessous, vous trouverez un aperçu de l’interface (écran complet puis détail des deux panneaux de commande), ainsi que de la bague créée, vue sous trois angles différents : « 3DVF » en texte, et des motifs qui permettront de tester à la fois la précision et l’état de surface final.
Un clic sur l’icône en forme de main dans l’interface permet de visualiser la bague sur une main, toujours en 3D temps réel.
Quelles techniques d’impression ?
Selon le matériau désiré, plusieurs méthodes d’impression 3D sont utilisées.
– Argent 925 millièmes, Or 14k, Métal Cuivré (laiton) :
Un modèle en cire est créé à l’aide d’une imprimante 3D. Un moule en plâtre est créé à l’aide du modèle, puis le métal en fusion y est coulé (technique de la cire perdue).
Epaisseur minimale d’impression : 0,5 mm ; détails de 0,3 mm minimum.
– Titane :
De la poudre de titane est directement solidifiée par laser (technique du frittage sélectif par laser, ou SLS / selective laser sintering) en anglais). Le résultat brut est granuleux.
Epaisseur minimale d’impression : 0,4 mm ; détails de 0,25 mm minimum.
– Acier :
une poudre d’acier est déposée couche par couche avec un liant. L’objet imprimé sera ensuite chauffé pour fusionner les grains et créer l’objet.
Epaisseur minimale d’impression : 0,3 mm ; détails de 0,1 mm minimum. Ce matériau est celui qui permet d’obtenir les détails les plus fins.
Pour plus de détails, notamment sur les différentes finitions (qui dépendent du métal), nous vous invitons à consulter la liste des matériaux sur le site de Jweel.
Le résultat
Une fois la commande passée, Jweel se charge de l’impression 3D et de l’expédition. Le modèle créé ici, avec un diamètre de 58mm, une finition premium et en argent, est facturé 99€ par Jweel, livraison incluse.
A la réception, plusieurs bons points : tout d’abord, l’emballage soigné, qui devrait résister aux transports les plus cahotiques. Ensuite, la bague est reçue dans un petit écrin, qui protègera lui aussi le bijou.
A l’intérieur de l’écrin, la bague imprimée, que nous avons pris en photo sous différents angles et différents éclairages :
Plusieurs constats :
– la qualité de l’ensemble est très bonne, avec un état de surface homogène sur les surfaces externes et internes de la bague ;
– l’épaisseur de la bague lui donne une bonne solidité ;
– les lettres sont parfaitement retranscrites, et conformes à l’aperçu 3D ;
– les croisillons sont également relativement bien rendus, et percés de part en part. Les lignes obliques, elles, donnent des rainures de chaque côté ;
– le motif décoratif complexe comporte assez peu de détails : comme indiqué plus haut, Jweel nous avait prévenu de ce risque si nous choisissions une finition « premium » (polissage à la main) et non une finition « sablé » ;
A noter, les défauts de surface visibles sur les photos (micro rayures, aspérités sur les côtés des lettres) sont invisibles à l’oeil nu. L’éclairage au flash a tendance à les accentuer, et les photos ont été prises avec un objectif macro : en réalité, les lettres font 7mm de haut, les portions avec quadrillage et lignes obliques 6mm de haut.
Autant dire que ces micro-aspérités sont totalement indiscernables lorsque la bague est portée, et restent quasi invisibles même en l’observant de très près. L’état de surface est donc très satisfaisant.
Bilan
Au final, difficile de trouver des défauts au service. Simple à utiliser, il donne sans doute un bon aperçu des perspectives de l’impression 3D à moyen et long terme : pas forcément une imprimante par foyer, mais des services de personnalisation poussée, et de la création à la demande.
La bague reçue est conforme à nos attentes, avec un très bon état de surface à l’oeil nu et un bon respect des détails. Si vous souhaitez préserver un maximum de détails, nous vous invitons à choisir une autre finition que la nôtre, et à prendre en compte le fait que la précision varie d’un matériau à l’autre.
N’hésitez pas à visiter la galerie du site, qui propose des designs variés (une fois un bijou créé, il pourra en effet être rendu public) et permet de se faire une bonne idée des possibilités, en particulier avec le mode « sculpture ».
Le compte Flickr de Jweel, lui, propose un aperçu du rendu de plusieurs bijoux imprimés. Les exemples ci-dessous en sont issus.
Pour plus d’informations
– Le site de Jweel ; vous pourrez notamment y tester les outils de création WebGL (pas de création de compte requis avant le passage d’une commande).
– Le site de Skimlab, la start-up française à l’origine du service Jweel.